Tout savoir sur les cétacés, les plus grands animaux de l’océan
Tout savoir sur les cétacés, les plus grands animaux de l’océan
Les cétacés, notamment les baleines, sont les plus grands animaux actuellement présents sur Terre. Créatures magnifiques et très intelligentes, dotées d’un système de communication complexe, les cétacés jouent également un rôle vital pour les êtres humains et l’environnement en apportant des nutriments au phytoplancton, ces minuscules organismes marins qui tirent leur énergie de la photosynthèse et produisent plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons.
Les cétacés sont répartis en deux sous-ordres : les cétacés à fanons (mysticètes) et les cétacés à dents (odontocètes). Les premiers utilisent leurs fanons pour filtrer l’eau et retenir de petites proies, tandis que les seconds utilisent leurs dents pour attaquer leurs proies.
Découvrez-en plus sur ces deux grands types de cétacés et sur certaines des espèces qui les composent, leurs spécificités respectives et les astuces pour les reconnaître !
Les mysticètes (cétacés à fanons)
Les cétacés à fanons sont des espèces filtreuses : leur bouche ne contient pas de dents mais des fanons, qui sont de longs filaments semblables à des poils. Les fanons sont faits de kératine, une protéine que l’on retrouve dans les cheveux et les ongles chez les humains. Ils permettent aux cétacés qui portent leur nom de filtrer d’immenses quantités d’eau pour retenir de petites proies comme le krill.
À l’origine, tous les cétacés avaient des dents. Les fanons sont apparus au fil de l’évolution, et les cétacés à fanons, en particulier les baleines, sont aujourd’hui les plus grandes espèces d’animaux sur Terre. La plupart des baleines à fanons ont deux évents (qui font office de narines) et communiquent entre elles en émettant des sons graves, de basse fréquence, qui peuvent se propager sous l’eau à des kilomètres à la ronde.
Voici quelques espèces de cétacés à fanons.
La baleine à bosse

Célèbres pour leurs acrobaties spectaculaires, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) sont l’une des espèces de cétacés les plus connues – ce sont souvent les stars des excursions d’observation de baleines. Elles peuvent atteindre plus de 18 mètres de long et peser plus de 36 tonnes.
La baleine à bosse est facilement reconnaissable à ses longues nageoires pectorales, qui mesurent environ un tiers de son corps, bien plus que chez tous les autres cétacés. Cette espèce se caractérise également par son aileron dorsal de forme irrégulière et la bosse qui lui vaut son nom. Les nodules sur la tête de la baleine à bosse sont des follicules pileux appelés tubercules, qui contiennent chacun un ou plusieurs poils sensoriels. La queue, enfin, est différente chez chaque individu, un peu comme les empreintes digitales chez les humains : les motifs noirs et blancs et les sillons qui ornent le dessous de la queue sont propres à chaque baleine à bosse.
Le nom scientifique de la baleine à bosse, Megaptera novaeangliae, signifie « la grande ailée de la Nouvelle-Angleterre ». On la trouve dans tous les principaux bassins océaniques du monde. C’est une espèce migratrice : elle se nourrit dans les eaux froides, et migre vers les eaux plus chaudes pour se reproduire et mettre bas.
La baleine bleue

La baleine bleue ou rorqual bleu (Balaenoptera musculus) est le plus grand animal sur Terre. Ce cétacé à fanons peut atteindre 30 mètres de long et peser jusqu’à 180 tonnes. Son cœur, à lui seul, a le poids d’un petit piano ! Les baleines bleues ont un corps fin et élancé, d’un ton bleu-gris qui paraît bleu vif sous l’eau, d’où leur nom.
La baleine bleue n’est pas seulement le plus grand animal sur Terre… c’est aussi le plus bruyant : ses vocalises à basse fréquence produisent autant de décibels qu’un avion à réaction et peuvent être entendues par d’autres baleines à des centaines de kilomètres de distance.
La baleine franche

Le nom latin de la baleine franche, Eubalaena (« bonne baleine »), tient du fait que ces baleines étaient une proie idéale pour les baleiniers, en raison de leur lenteur et de leur importante masse graisseuse, utilisée pour fabriquer de l’huile. À cause de ces caractéristiques, la baleine franche a été chassée quasiment jusqu’à l’extinction. La chasse commerciale à la baleine est interdite depuis 1986 à l’échelle mondiale, mais des exceptions demeurent dans quelques pays qui utilisent des failles juridiques pour perpétuer cette pratique. Toutes les populations de baleines franches sont aujourd’hui protégées par la loi.
Il existe quatre espèces de baleines franches : la baleine franche de l’Atlantique nord (Eubalaena glacialis), la baleine franche du Pacifique nord (Eubalaena japonica), la baleine franche australe (Eubalaena australis) et la baleine boréale ou baleine du Groenland (Balaena mysticetus).
La baleine franche de l’Atlantique nord est l’une des espèces de baleines les plus menacées au monde : en 2025, il n’en resterait que 370 individus environ. IFAW joue un rôle de premier plan pour protéger cette espèce en danger critique d’extinction contre l’enchevêtrement dans des dispositifs de pêche, la pollution sonore sous-marine et les collisions avec des navires.
Les baleines franches peuvent atteindre 15,8 mètres de long et peser jusque 63,5 tonnes. Elles ont un corps trapu, de couleur noire, avec des taches blanches sur le ventre. Dépourvues d’aileron dorsal, elles ont des nageoires pectorales en forme de pagaies et une large queue aux bords lisses qui leur permet de propulser leur corps massif dans l’eau.
L’un des principaux traits distinctifs de la baleine franche est son énorme tête émaillée de callosités blanches. Ces callosités sont couvertes de cyamides, de petits crustacés également appelés « poux de baleines ». Les motifs de ces callosités sont différents d’une baleine franche à l’autre, ce qui en fait un moyen idéal pour les chercheurs de distinguer différents individus.
Un autre trait caractéristique de la baleine franche est le jet en forme de « V » qu’elle produit en respirant.
Le rorqual commun

Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le deuxième plus grand animal sur Terre, après la baleine bleue. Reconnaissable à son aileron dorsal saillant, situé aux deux tiers de son dos, le rorqual commun peut atteindre 26 mètres de long et 45 tonnes.
Les rorquals communs font partie des cétacés les plus rapides, ce qui leur vaut le surnom de « lévrier des mers ». Ils appartiennent à la famille des baléinopteridés (ou rorquals), tout comme la baleine bleue et la baleine à bosse. Les baleines de cette famille sont reconnaissables aux longs sillons ou plis cutanés présents sur leur gorge, qui permettent à celle-ci de se déployer largement pour avaler d’immenses quantités d’eau et de proies. C’est grâce à ce trait caractéristique issu de l’évolution que ces baleines peuvent atteindre une taille si gigantesque !
Les rorquals communs ont un long corps profilé, de couleur grise, orné de plaques blanches irrégulières appelées chevrons, qui commencent derrière les évents et descendent le long des flancs. Ce rorqual se caractérise également par la coloration asymétrique de sa mâchoire, qui est blanche du côté droit et grise à gauche. Cette asymétrie permettrait au rorqual commun de rassembler plus facilement des proies lorsqu’il chasse.
Malheureusement, les rorquals communs continuent d’être chassés en Islande. En partenariat avec IceWhale, IFAW a donc lancé la campagne Meet Us, Don’t Eat Us (« Venez à notre rencontre, ne nous mangez pas ») afin de promouvoir l’observation durable des baleines en tant qu’alternative à la chasse commerciale et à la consommation de viande de baleine.
La baleine de Minke (ou petit rorqual), la baleine grise, le rorqual boréal, le rorqual de Bryde, le rorqual de Rice, le rorqual d’Omura et la baleine pygmée sont d’autres espèces de baleines à fanons.
Les odontocètes (cétacés à dents)
Les cétacés à dents tendent à être plus petits et plus agiles que les cétacés à fanons. Alors que les baleines à fanons se nourrissent de minuscules animaux comme le krill et le zooplancton, leurs cousins à dents se nourrissent d’animaux plus gros, comme des poissons, des calamars et d’autres animaux marins.
Il existe 77 espèces de cétacés à dents, dont certaines très connues comme le cachalot et l’orque. Leur taille est variable d’une espèce à l’autre et on les retrouve dans tous les océans et les mers du monde.
Voici quelques espèces de cétacés à dents.
Le cachalot

Les cachalots (Physeter macrocephalus) sont les plus grands cétacés à dents et les plus grands prédateurs à dents au monde. Ils peuvent mesurer jusque 24 mètres de long et peser jusque 50 tonnes. Leur peau gris foncé a une apparence ridée. Les cachalots ont une petite mâchoire et une grande tête arrondie ornée d’un unique évent décentré, situé sur le côté gauche.
Les cachalots peuvent plonger plus profond que presque toutes les autres espèces de baleines. Ils peuvent facilement passer plus d’une heure en apnée, à 600 mètres de profondeur, pour chasser le calamar géant, et peuvent même descendre jusque 3 000 mètres de fond. Lorsqu’ils sont en plongée, les cachalots utilisent l’écholocalisation, en émettant des clics et des vibrations.
Espèce très visée par la chasse commerciale à la baleine, le cachalot doit son nom à l'huile cireuse contenue dans un organe situé à l'avant de sa tête. Cette huile, appelée spermaceti, était utilisée autrefois dans des produits tels que les bougies et les lampes à huile. Pratiquement décimés par la chasse au XIXe siècle, les cachalots sont aujourd'hui considérés comme une espèce vulnérable par l'UICN et comme une espèce en danger dans la loi américaine. Ils sont protégés dans l'ensemble de leur aire de répartition.
L’orque

Avec ses motifs noirs et blancs caractéristiques, l’orque (Orcinus orca) est l’une des espèces de cétacés les plus connues. Parfois appelée « baleine tueuse », elle peut mesurer jusqu’à 9 mètres de long et atteindre près de 10 tonnes, ce qui en fait le plus grand représentant de la famille des dauphins. Les orques mâles sont reconnaissables à leur nageoire dorsale saillante, de forme triangulaire, qui peut atteindre 1,80 mètre de haut. Chez les femelles, la nageoire dorsale est plus petite et incurvée.
Connues pour leur grande intelligence et leurs structures sociales complexes, les orques sont l’une des espèces les plus étudiées dans le monde. Ce sont des chasseurs féroces, ce qui leur a valu le surnom de « loups des mers ».
Le béluga

Le béluga (Delphinapterus leucas) est un cétacé à dents présent en Arctique et dans la région subarctique de l’hémisphère nord. Il peut mesurer jusque 4,5 mètres et pèse environ 1,5 tonne.
Il est reconnaissable à sa couleur entièrement blanche – c’est d’ailleurs de cette caractéristique qu’il tire son nom, qui signifie « blanc » en russe. Les bélugas ont une tête ronde surmontée d’une bosse bulbeuse appelée « melon ».
Les bélugas sont l’une des espèces de cétacés qui produisent le plus large éventail de sons, d’où leur surnom de « canaris de la mer », attribué par les marins d’autrefois qui entendaient leurs vocalises à travers la coque de leurs bateaux.
Il existe de nombreuses autres espèces de cétacés à dents, comme les baleines à bec et les cachalots nains.
Dauphins, narvals : ce sont aussi des cétacés !
Saviez-vous que les dauphins et les narvals sont aussi des cétacés, comme les baleines ? Malgré leur petite taille et leur apparence bien particulière, ces deux espèces appartiennent au sous-ordre des cétacés à dents.
Le dauphin
Les dauphins sont de petits cétacés à dents que l’on retrouve dans des océans, des mers, mais aussi des lacs et des rivières du monde entier. Il en existe une quarantaine d’espèces, réparties en cinq familles. Mesurant trois mètres de long en moyenne, la plupart des dauphins sont plus petits que les autres cétacés. L’orque est le plus grand représentant de la famille des delphinidés et la plus grande espèce de dauphin.
Les dauphins sont des animaux sociaux et très intelligents, qui vivent souvent en groupes, appelés « pods ». Ils utilisent l’écholocalisation pour chasser et s’orienter. Certaines espèces, comme les dauphins à gros nez, sont réputées pour leur caractère joueur.
Les dauphins appartiennent tous à l’ordre des cétacés, et se répartissent en plusieurs familles :
- Les delphinidés (dauphins océaniques)
- Les platanistidés (dauphins d’eau douce)
- Les inidés
- Les pontoporidés
- Les lipotidés
À l’état sauvage, les dauphins sont confrontés à de nombreuses menaces : prises accessoires, pollution sonore, perte d’habitat… Certaines espèces, telles que le dauphin de l’Indus (Platanista minor) et le dauphin de Chine ou baïji (Lipotes vexillifer), sont menacées d’extinction. Aucun baïji n’a été observé depuis 2002, et il est possible que cette espèce soit aujourd’hui éteinte à l’état sauvage.
Le narval
Les narvals (Monodon monoceros) sont de petits cétacés à dents qui vivent le long des côtes et dans les rivières d’Arctique. On les appelle souvent « licornes des mers » en raison de la longue « corne » torsadée qui émerge de la mâchoire supérieure des narvals mâles. Cette corne est en réalité une défense en ivoire, qui se développe à partir de l’une des deux canines du narval (généralement la canine gauche). Cette défense pousse tout au long de la vie du narval mâle et peut atteindre 3,5 mètres de long. Certains narvals femelles peuvent aussi avoir une défense et certains mâles en possèdent deux, mais il s’agit de cas très rares.
Les narvals se déplacent en groupes et plongent très profond pour chasser des poissons et des calamars. Ils se servent du son pour communiquer et s’orienter sous l’eau.
À l’heure actuelle, en 2025, les narvals ne sont pas une espèce en danger. Pourtant, ils sont confrontés à diverses menaces. Chassés pour l’ivoire dont est constituée leur défense, ils sont également chassés pour leur viande par de petites communautés Inuits du Canada et du Groenland. Bien que la chasse aux narvals soit une tradition ancestrale chez ses communautés, cette pratique soulève aujourd’hui des préoccupations croissantes concernant le déclin des populations de narvals. Les narvals sont également menacés par le réchauffement des températures, la pollution des océans et la pollution acoustique sous-marine.
Comment peut-on protéger les cétacés ?
Toutes les espèces de cétacés jouent un rôle crucial dans l’équilibre de leurs écosystèmes et des océans dans leur ensemble, en participant au cycle des nutriments, en nourrissant le phytoplancton, en stockant du carbone et en contribuant à l’atténuation du changement climatique. Sans eux, les océans, la planète et une multitude d’espèces animales se retrouveraient en danger.
Malheureusement, des menaces mortelles telles que la pollution acoustique, la pollution plastique, les collisions avec des navires, la chasse commerciale et l’enchevêtrement dans des dispositifs de pêche poussent aujourd’hui de nombreuses espèces de cétacés vers l’extinction.
Voilà pourquoi IFAW s’efforce de protéger les cétacés et leurs habitats dans le monde entier. Du sauvetage de dauphins et de marsouins échoués au plaidoyer en faveur d’une réduction de la vitesse des navires, nous agissons sur tous les fronts pour endiguer les principales menaces qui mettent en péril une multitude d’espèces de cétacés.
Nous nous efforçons également de promouvoir l’observation responsable des baleines en tant qu’alternative économique à la chasse commerciale.
À travers nos programmes de conservation marine, nous nous attachons à mettre en place des solutions durables pour réduire la pollution sonore sous-marine, atténuer les risques d’enchevêtrement et protéger les espèces de cétacés en danger.
Signez notre pétition pour nous aider à faire définitivement interdire la chasse commerciale à la baleine en Islande.
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