Serval
Qu’est-ce qu’un serval ?
Le serval est un chat sauvage d’Afrique reconnaissable à son grand corps élancé, ses longues pattes, sa petite tête et ses larges oreilles, autant d’atouts physiques qui en font un chasseur hors pair dans les hautes herbes. Les servals ont un pelage couleur sable, parsemé de taches et de rayures noires, qui leur permet de se fondre dans leurs habitats de brousse. Leur queue, relativement courte, est ornée de rayures noires en anneaux.
On trouve des servals dans de nombreuses parties d’Afrique subsaharienne, en particulier dans les zones humides, la savane et les prairies. Les servals ont besoin d’habitats abondants en eau et à la végétation haute.
Ce sont des félins de taille moyenne, plus grands que les chats domestiques mais plus petits qu’un léopard. Ils mesurent environ 80 à 100 centimètres de long, sans compter leur queue qui mesure entre 20 et 30 centimètres. Contrairement aux lions ou aux tigres, les servals ne sont pas considérés comme de grands félins.
Ils pèsent généralement une quinzaine de kilos et mesurent environ 50 centimètres au garrot. Leurs longues pattes en font les plus grands de tous les chats sauvages, en termes de hauteur au garrot.
Les servals sont des animaux carnivores. Ils se nourrissent principalement de petits mammifères tels que des rats, des souris et des musaraignes, mais aussi d’oiseaux ou de reptiles. Comme la plupart des chats sauvages, ce sont d’excellents chasseurs. Leurs grandes oreilles leur permettent d’entendre les petits animaux se déplacer dans les hautes herbes – ils peuvent même entendre des rongeurs creuser sous la terre ! Les servals traquent silencieusement leurs proies avant de se jeter sur elles : ils peuvent bondir jusqu’à 2,7 mètres de haut pour attraper un oiseau et jusque 3,9 mètres en avant.
Les servals ont un taux de succès de 48 % à la chasse, ce qui en fait les meilleurs chasseurs de la famille des Félidés. Il leur arrive de « jouer » avec leurs proies : on peut les voir lancer en l’air de petits mammifères ou des oiseaux, ou encore laisser un lézard « s’échapper » sur une courte distance avant de l’attraper à nouveau...
Les servals chassent tôt le matin et en fin d’après-midi, et se reposent le reste de la journée. Lorsqu’ils chassent, ils parcourent en moyenne 2,4 kilomètres par jour et 1,2 kilomètre par nuit.
Les servals ont un mode de vie solitaire, sauf en période de reproduction ou d’allaitement. Les petits servals restent auprès leur mère pendant plusieurs mois, le temps d’apprendre à chasser par eux-mêmes.
Les servals n’ont pas de période de reproduction fixe, mais l’accouplement a généralement lieu au printemps. Les femelles ont une période de gestation de 10 à 11 semaines et mettent bas à deux ou trois petits.
À la naissance, les petits servals pèsent environ 250 grammes, un poids qu’ils doublent au cours des 11 premiers jours de leur vie. Ils sont sevrés à l’âge de cinq mois mais restent auprès de leur mère jusqu’à environ un an, avant de prendre leur envol et d’établir leur propre territoire.
Le serval a une espérance de vie d’une dizaine d’années à l’état sauvage et de 22 ans environ en captivité. Même si les servals ne sont pas des animaux de compagnie, on en recense un grand nombre en captivité.
Les servals jouent un rôle important au sein de leurs écosystèmes. En chassant des rongeurs et d’autres petits animaux, ils maintiennent l’équilibre et la santé des écosystèmes, au bénéfice de nombreuses autres espèces.
Quel est le nom scientifique du serval ?
Le nom scientifique du serval est Leptailurus serval.
Le mot « serval » vient du portugais « lobo serval », qui signifie « lynx » et se traduit littéralement par « loup-cerf ».
Le serval est-il une espèce en danger ?
Le serval est classé comme espèce de préoccupation mineure sur la Liste rouge de l’UICN, avec des populations stables dans toute l’Afrique.
Toutefois, il en existe une petite population le long des côtes méditerranéennes qui est considérée comme étant en danger critique d’extinction au niveau régional. Cette population comptait moins de 250 individus matures en 2003, date de la dernière estimation effectuée.
Où vivent les servals ?
On trouve des servals dans toute l’Afrique subsaharienne, y compris dans les zones montagneuses, où certains ont déjà été aperçus jusqu’à 3 800 mètres d’altitude.
Les servals affectionnent les habitats pourvus de sources d’eau et d’une végétation suffisante pour se cacher lorsqu’ils chassent. Ils vivent dans les prairies, les zones humides, les landes et les forêts de bambous, dont la dense végétation leur permet de se cacher des prédateurs et de rester couverts avant de bondir sur leurs proies. Ces habitats leur offrent également une nourriture abondante.
Menaces
Plusieurs menaces compromettent aujourd’hui la survie des servals à l’état sauvage. Tout d’abord, la perte d’habitat due à l’expansion humaine réduit l’espace dont les servals ont besoin pour chasser et se reproduire. Dans certaines zones, il leur arrive de se retrouver en conflit avec l’homme lorsqu’ils s’attaquent à des volailles ou qu’ils sont pris dans des pièges installés pour attraper d’autres prédateurs plus grands. Les servals sont également menacés par le trafic d’espèces sauvages, que ce soit pour leurs fourrures ou pour alimenter le commerce d’animaux de compagnie exotiques.
Ces menaces mettent les populations de servals sous pression et diminuent leurs chances de survie à l’état sauvage.

Perte d’habitat
Les prairies et les zones humides, qui sont les habitats de prédilection des servals, sont de plus en plus défrichées à des fins d’expansion agricole ou urbaine. La construction de routes et de bâtiments empiète de jour en jour sur les terres où vivent et chassent les servals. L’édification de clôtures fragmente également leurs habitats : séparés dans différentes zones, les servals ont plus de mal à trouver des partenaires pour se reproduire, ce qui menace la stabilité de leurs populations.
La destruction des habitats réduit également les sources de nourriture des servals : les petits mammifères et les oiseaux dont ils se nourrissent sont de moins en moins nombreux dans leurs habitats fragmentés et dégradés, si bien que les servals peinent à trouver de quoi manger à leur faim.
Conflits avec l’homme
Même si les servals chassent principalement des animaux sauvages, il leur arrive de s’attaquer à de petits animaux d’élevage, en particulier la volaille. En représailles, certains éleveurs ont recours à des techniques inhumaines (installation de pièges, administration de poisons…) pour tuer les servals, ce qui correspond à une forme de conflit entre humains et animaux sauvages.
De plus, les servals sont parfois les victimes collatérales de méthodes de lutte contre les prédateurs qui ciblent d’autres mammifères.
Trafic d’espèces sauvages
Bien que cela devienne de moins en moins courant, les servals restent la cible des trafiquants d’espèces sauvages pour leur fourrure tachetée, qui est vendue illégalement en tant que produit d’habillement ou d’ornement, parfois comme substitut de peau de léopard.
Dans certaines parties d’Afrique de l’Ouest, les servals sont également braconnés pour leurs usages en médecine traditionnelle.
Les servals sont aussi exposés au commerce d’animaux de compagnie exotiques : capturés dans leur habitat naturel par des braconniers, ils sont ensuite vendus en tant qu’animaux de compagnie (en particulier les jeunes servals). Qu’ils aient été capturés à l’état sauvage ou élevés en captivité, il est important de rappeler que les servals ne sont pas des animaux de compagnie. Comme tous les animaux sauvages, ils ont des besoins physiques et psychologiques complexes qui ne peuvent être satisfaits qu’à l’état sauvage.
Questions fréquentes
À quoi ressemble un serval ?
Les servals sont reconnaissables à leur grand corps élancé et à leurs longues pattes, plus grandes que chez n’importe quel autre chat sauvage.
Ils ont une petite tête et de larges oreilles arrondies qui leur permettent d’entendre leurs proies se déplacer dans l’herbe.
Leur manteau jaune doré est couvert de taches et de rayures noires. Leur queue, relativement courte, est ornée d’anneaux noirs. Ces caractéristiques physiques permettent au serval de se fondre dans les hautes herbes, ce qui représente un atout de taille pour la chasse.
Quelle est la taille d’un serval ?
Les servals sont plus grands qu’un chat domestique, mais moins grands que leurs cousins les grands félins. Ils peuvent atteindre environ 80 à 100 centimètres de long, sans compter leur queue, qui mesure entre 20 et 30 centimètres.
Les servals mesurent une cinquantaine de centimètres au garrot et peuvent atteindre une quinzaine de kilos. À cause de leurs longues pattes, ils paraissent plus grands et plus élancés que la plupart des autres chats sauvages du même gabarit.
Les servals sont-ils une espèce menacée ?
L’UICN considère les servals comme une espèce de préoccupation mineure.

Que mangent les servals ?
Les servals se nourrissent essentiellement de petits mammifères comment des rats, des souris et des musaraignes, mais il leur arrive également de chasser des oiseaux et de manger des insectes, des grenouilles et des lézards.
Les servals sont des chasseurs redoutables : leur taux de réussite est de 48 %, beaucoup plus que la plupart des autres chats sauvages. Il leur arrive de « jouer » avec leur nourriture, en lançant leurs proies en l’air ou en les laissant s’enfuir sur une courte distance avant de les rattraper.
Les servals sont-ils dangereux ?
À l’état sauvage, les servals ne sont généralement pas dangereux pour l’homme : craintifs, ils tendent à éviter les humains autant que possible.
Néanmoins, comme tout animal sauvage, ils peuvent devenir agressifs s’ils se sentent menacés ou acculés. Pour votre sécurité et celle de l’animal, il est recommandé d’admirer ces magnifiques animaux à une distance raisonnable et de les laisser à l’état sauvage. Un serval ne peut en aucun cas être adopté comme animal de compagnie.
À quelle hauteur peut sauter un serval ?
Les servals peuvent sauter à 2,7 mètres de hauteur (sans élan), ce qui leur permet d’attraper des oiseaux en vol. Ils peuvent également faire des sauts de 3,9 mètres en avant pour bondir sur leurs proies par surprise.
Quelle est la durée de vie d’un serval ?
Les servals ont une longévité de 10 ans environ à l’état sauvage et 22 ans environ en captivité. Malgré cet écart, la qualité de vie des servals est bien meilleure à l’état sauvage qu’en captivité.
Quelle est la différence entre un serval et un savannah ?
La principale différence est que les servals sont des chats sauvages, tandis que les savannahs sont une race hybride (issue du croisement entre un serval et un chat domestique) créée pour servir d’animal de compagnie. Leur ascendance sauvage confère toutefois aux savannahs un statut particulier, ce qui explique pourquoi leur détention est interdite ou restreinte dans certains pays et régions.
Les savannahs ne sont pas adaptés pour servir d’animaux de compagnie et ne doivent pas être élevés ou achetés à cette fin. Comme ils conservent les mêmes instincts et traits caractéristiques que les servals, les savannahs peuvent en effet avoir un comportement destructeur, voire dangereux. De plus, s’ils s’échappent ou qu’on les laisse vagabonder en extérieur, ils peuvent être particulièrement dangereux pour les populations indigènes. Comme la plupart des propriétaires de savannahs ont du mal à s’occuper de leur animal, ils finissent souvent par les céder à des refuges ou à des sanctuaires déjà surchargés.
Peut-on posséder un serval ?
Les servals sont des animaux sauvages ; ce ne sont pas des animaux de compagnie. Même élevés en captivité, ils conservent leurs instincts primaires et leurs comportements sauvages. Les servals ont besoin d’espace pour errer, chasser et vivre en accord avec leur nature. Aucun espace privé, même immense, n’est adapté à leurs besoins.
Avoir un serval en tant qu’animal de compagnie est dangereux pour l’animal comme pour son propriétaire. De plus, c’est illégal. Découvrez tous les risques qu’implique la possession d’un animal de compagnie exotique.
Notre action
Afin de protéger des animaux vulnérables comme les servals, IFAW s’efforce d’enrayer le commerce illicite d’espèces sauvages en réduisant la demande, en luttant contre le braconnage, en collaborant avec les plateformes de vente en ligne afin d’empêcher la commercialisation d’animaux sauvages, et en formant les forces de l’ordre à manipuler en toute sécurité les animaux saisis vivants.
En décembre 2021, IFAW a soutenu une opération de sauvetage d’espèces sauvages dans l’ouest de l’Ouganda, près de la frontière avec la RDC. Cette opération a débouché sur l’arrestation de six suspects et a permis la saisie de nombreux produits issus de la faune sauvage, y compris plusieurs peaux de servals, de l’ivoire d’éléphant, des dents d’hippopotame et une corne de buffle. Ces saisies permettent de contribuer à démanteler de dangereux réseaux de braconnage et à protéger les animaux sauvages.
Au Kenya et en Zambie, nous soutenons également les équipes d’écogardes qui veillent sur la faune et empêchent les braconniers de capturer des animaux sauvages pour les vendre illégalement.

Au-delà de travailler sur la répression, IFAW s’efforce de réduire la demande de produits illicites issus d’espèces sauvages en menant des campagnes de changement des comportements. Ces campagnes visent à expliquer l’importance de protéger toutes les espèces et à sensibiliser les consommateurs aux incidences de leurs choix.
Les États-Unis sont un important pays de provenance, de destination et de transit d’espèces sauvages commercialisées illégalement. Dans ce pays, IFAW soutient des sanctuaires qui offrent un refuge sûr et adapté à de grands félins maltraités et abandonnés. Parallèlement, IFAW milite activement pour l’adoption de lois telles que le Big Cat Public Safety Act, qui vise à protéger les grands félins et d’autres animaux sauvages en renforçant la protection de ces animaux et en réglementant leur détention par des particuliers.
Toutes ces actions (lutte contre le braconnage en Afrique, soutien à des sanctuaires, plaidoyer législatif) contribuent à protéger les servals et d’innombrables autres espèces, pour favoriser une cohabitation harmonieuse entre les animaux et les êtres humains.
Comment aider ?
Même si cela peut sembler inoffensif, le fait de posséder un serval comme animal de compagnie contribue à alimenter la criminalité liée aux espèces sauvages. Car en achetant ou en prenant un serval comme animal de compagnie, vous créez de la demande : cette demande encourage le braconnage et le commerce illicite, ce qui met en danger les populations sauvages et endommage les écosystèmes.
En choisissant de ne pas soutenir le commerce d’animaux de compagnie exotiques et en sensibilisant autour de vous aux dangers de cette pratique, vous pouvez contribuer à réduire la demande et à protéger les servals qui vivent à l’état sauvage.
Pour en apprendre plus sur la manière dont la criminalité liée aux espèces sauvages menace les animaux à travers le monde, vous pouvez visiter notre page sur la criminalité liée aux espèces sauvages et le trafic de ces espèces.
Vous pouvez également agir de manière concrète en faisant un don à IFAW. C’est grâce au soutien de nos sympathisants que nous finançons nos actions de lutte contre le braconnage, nos opérations de sauvetage et nos campagnes de sensibilisation à travers le monde. Ensemble, nous pouvons enrayer la criminalité liée aux espèces sauvages et faire en sorte que les servals et une multitude d’autres espèces puissent vivre en sécurité dans leurs habitats naturels.