Pourquoi devons-nous protéger les animaux menacés ?

Préserver les espèces menacées permet de sauvegarder l’équilibre complexe de la vie sur notre planète, en assurant un avenir plus sain et plus sûr pour les écosystèmes et les populations.

Chez IFAW, notre mission est de construire un avenir où les animaux et les êtres humains cohabitent harmonieusement. Dans cette perspective, il est essentiel de se demander pourquoi nous devons protéger les espèces menacées. Pourquoi sont-elles si importantes ? Et à quoi ressemblerait notre monde sans eux ?

Pourquoi devons-nous protéger les espèces menacées ?

Les espèces menacées sont essentielles à la biodiversité

Nous pouvons concevoir la biodiversité comme le jeu d’équilibre de la nature, où toutes les espèces du monde travaillent ensemble pour garder les populations sous contrôle et protéger les écosystèmes de notre planète. Si certaines espèces sont menacées ou disparaissent, cet équilibre est brisé, ce qui a des répercussions sur le reste des espèces.

Prenons l’exemple des abeilles. Ces insectes jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes, contribuant ainsi à assurer la biodiversité et la disponibilité des fruits, des légumes et des fruits à coque dans nos écosystèmes.

Le déclin des populations d’abeilles à l’échelle mondiale, y compris l’extinction régionale de certaines espèces telles que l’anthophore obtuse et l’abeille maçonne des falaises, soulève des inquiétudes quant aux conséquences importantes pour la sécurité alimentaire et la santé des écosystèmes où elles étaient présentes.

Indicateurs de la santé environnementale

Les espèces menacées peuvent également servir d’indicateurs de la santé environnementale. Le déclin des populations peut être le signe de problèmes sous-jacents comme la destruction des habitats, la pollution ou le changement climatique, qui, s’ils ne sont pas résolus, peuvent menacer la stabilité de l’ensemble de l’écosystème et de nombreuses autres espèces.

Par exemple, le déclin des populations de pygargues à tête blanche en Amérique du Nord a permis aux scientifiques de découvrir que l’environnement avait été contaminé par du DDT, un pesticide utilisé pour lutter contre les moustiques et d’autres insectes. Le pygargue à tête blanche a ainsi joué le rôle de signal d’alarme pour les dégâts environnementaux provoqués par le DDT, permettant ainsi l’interdiction du produit chimique et la reconstitution des populations de pygargues parallèlement au rétablissement de l’environnement.

La biodiversité au cœur de la lutte contre le changement climatique

Le changement climatique et la perte de biodiversité sont intrinsèquement liés. La protection et la restauration de la biodiversité des écosystèmes sont donc essentielles pour lutter contre le changement climatique.

La biodiversité aide les écosystèmes à s’adapter : différentes espèces végétales et animales sont capables de piéger le dioxyde de carbone, de réguler les températures et de soutenir la résilience face aux effets du climat. Quand la biodiversité s’appauvrit en raison de la destruction des habitats ou de la disparition d’espèces, les écosystèmes deviennent moins résilient, plus vulnérables et plus fragiles.

IFAW prône des solutions face au changement climatique qui reposent sur la nature, ce qui implique de protéger les animaux, qui détiennent la clé de la protection de leurs écosystèmes et de l’atténuation du changement climatique simplement par leurs fonctions naturelles.

Dans le même temps, le changement climatique favorise la perte d’habitat et l’augmentation des températures, mettant encore plus en péril ces animaux, ce qui crée une sorte de cercle vicieux. Avec une augmentation de 4,3°C des températures mondiales, 16 % des espèces de la planète seraient menacées d’extinction.

Actuellement, plus de 25 % des animaux figurant sur la liste des espèces en danger de l’UICN sont menacés par le changement climatique. Les scientifiques prévoient qu’un tiers de toutes les espèces animales et végétales seront impactées par le changement climatique d’ici à 2070.

Comment les espèces menacées contribuent à la vie animale et végétale qui les entoure

Certains animaux sont connus comme des « ingénieurs de l’écosystème » parce qu’ils contribuent à protéger leur environnement et leurs habitats par leur alimentation et d’autres comportements.

Découvrez ci-dessous des exemples d’ingénieurs de l’écosystème. Il convient de noter que chacun de ces animaux englobe un large éventail d’espèces différentes et que chaque groupe comporte des espèces classées comme menacées d’extinction.

• Requins : En raison de leur position au sommet de la chaîne alimentaire, les requins contribuent à réguler les populations de proies, ce qui permet de maintenir l’équilibre des réseaux alimentaires marins. C’est un système complexe, si les vivaneaux et les mérous sont trop nombreux sur les récifs coralliens parce que les requins de récif ne sont plus assez nombreux pour les chasser, ces poissons mésoprédateurs vont surconsommer leur source de nourriture : les poissons mangeurs d’algues. Sans une population suffisante de poissons mangeurs d’algues, ces dernières peuvent prendre le dessus, étouffer et tuer le corail.
• Éléphants : Ces paisibles géants parcourent la savane et mangent entre 140 et 300 kg de nourriture par jour. En se déplaçant dans leur habitat, les éléphants dispersent les graines par leurs excréments, parfois jusqu’à 60 kilomètres de l’endroit où ils ont consommé les plantes. La bouse d’éléphant est un excellent engrais, favorisant une nouvelle croissance à partir des graines non digérées. Ces plantes colonisent de nouvelles zones et créent, à terme, de nouveaux habitats et de la nourriture pour plein d’autres animaux.
• Phoques : Ces mammifères marins sont à la fois des prédateurs (de poissons, de calamars, de crustacés, d’oiseaux de mer et d’autres espèces marines) et des proies pour les chasseurs (comme les ours polaires, les orques et les requins), ce qui contribue à maintenir l’équilibre du réseau trophique. En nageant dans l’océan, les phoques créent des courants qui transportent les nutriments de la mer vers le rivage, ce qui est essentiel à la croissance et à la survie des plantes.

Les espèces menacées sont importantes pour la culture et les traditions

Si nous revenons à notre objectif d’aider les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement, nous devons également tenir compte du fait que de nombreux animaux font partie intégrante des cultures, des traditions et du folklore du monde entier.

Par exemple, au Mexique, les papillons monarques ont une grande importance culturelle pour le peuple Mazahua. Lorsqu’ils arrivent dans le centre du Mexique au terme de leur migration de 4 000 kilomètres, ils sont vus comme les esprits des morts qui reviennent nous rendre visite, et leur arrivée coïncide avec les célébrations traditionnelles du Jour des morts.

Les monarques ont été classés comme « en danger » par l’UICN en 2022. La disparition de cette espèce de papillon aurait des conséquences écologiques et culturelles dramatiques.

De la même manière, les éléphants de la savane africaine sont étroitement liés aux communautés autochtones. Par exemple, la culture Kwhe pense que les éléphants étaient autrefois des êtres humains et qu’ils se sont transformés en animaux tout en conservant la sagesse et le lien avec leur peuple.

La protection des espèces menacées est aussi un combat pour protéger les cultures et les traditions de notre planète dans leur diversité.

Les humains doivent protéger les animaux en danger car leur activité constitue une menace majeure

Nous vivons actuellement la sixième extinction de masse, caractérisée par une diminution alarmante du nombre d’insectes, de vertébrés et d’espèces végétales dans le monde. Si rien n’est fait, ce phénomène pourrait complètement modifier la planète telle que nous la connaissons, en ravageant les écosystèmes et la vie dans le monde entier.

On parle d’extinction de masse lorsqu’environ 75 % des espèces de la planète disparaissent dans un court laps de temps. Cinq extinctions massives ont eu lieu au cours de l’histoire de la Terre, et selon les scientifiques, nous sommes en train de vivre la sixième.

Cependant, contrairement aux précédentes, cette sixième extinction de masse est principalement due à l’activité humaine. Elle résulte d’une combinaison de facteurs : destruction des habitats, déforestation, pollution, surexploitation des ressources naturelles, introduction d’espèces invasives et changement climatique.

Ces activités ont provoqué une réduction considérable de la biodiversité et le déclin ou l’extinction d’un nombre incalculable d’espèces. Il nous revient donc de protéger ces mêmes espèces et les environnements qu’elles habitent et influencent. Cela implique de modifier les comportements, les activités et les politiques. Une action internationale urgente est nécessaire pour inverser les effets de la vie humaine sur l’environnement. 

Comment pouvez-vous aider à protéger les espèces menacées ?

Malgré l’avenir incertain qui nous attend face au changement climatique et à la perte d’habitat, il y a de l’espoir pour les espèces menacées. Grâce aux politiques et aux efforts de conservation, de nombreuses espèces se sont rétablies ou sont sur le point de le faire.

Le moyen le plus simple de contribuer à la protection des espèces menacées est d’en apprendre davantage à leur sujet. Vous pouvez consulter notre liste des mammifères parmi les plus menacés et notre glossaire des espèces menacées.

Si IFAW déploie des efforts de conservation à grande échelle sur la planète, nous croyons aussi à l’impact des petits gestes.

Vous pouvez agir de manière simple pour contribuer à la protection de la biodiversité, par exemple :

• Remodeler votre jardin pour favoriser les pollinisateurs
• Participer aux opérations de nettoyage des plages
• Acheter des produits de nettoyage écologiques qui ne contiennent pas de produits chimiques nocifs
• Limiter le suremballage (boire de l’eau du robinet, favoriser les savons et lessives solides qui ne nécessitent pas de plastiques…)
• Diminuer votre consommation de viande et éviter de dépasser 500g par semaine (cela sera même bon pour votre santé !) 
• Mettre une clochette au collier de votre chat pour réduire le risque qu’il attaque la faune sauvage.
• Soutenir les experts en conservation de la faune

Pour faire la différence, il faut d’abord agir. Impliquez-vous en signant nos pétitions et faites entendre votre voix pour les animaux qui ont le plus besoin de vous.