L’impact du changement climatique sur les baleines
L’impact du changement climatique sur les baleines
18 juillet 2024
En 2024, notre planète subit des températures record et des phénomènes météorologiques violents de plus en plus imprévisibles. Les changements à long terme des températures et des régimes climatiques dans le monde depuis la révolution industrielle modifient rapidement le climat et menacent d’extinction près d’un million d’espèces.
Les espèces marines sont confrontées à certaines des menaces les plus pressantes du changement climatique. Les océans se réchauffent, les courants se modifient et la banquise fond dans les régions polaires. Ces changements ont des effets négatifs sur les plus gros animaux marins, les baleines.
Ces dernières jouent un rôle extrêmement important dans leurs écosystèmes. Elles soutiennent la vie marine, mais aussi la vie humaine, en contribuant à la production d’une grande partie de l’oxygène de la planète. Il est impératif de trouver des solutions au changement climatique pour protéger ces majestueux mammifères.
IFAW est une organisation mondiale qui se consacre à la protection des animaux dans le monde entier, y compris les baleines. Nous nous efforçons de lutter contre les principales menaces qui pèsent sur elles, notamment le changement climatique, les enchevêtrements, les collisions avec les navires et la pollution sonore des océans. Découvrez ce que nous faisons pour sauver de l’extinction la baleine franche de l’Atlantique Nord, gravement menacée.
Voici quelques exemples de l’impact du changement climatique sur les espèces de baleines et de la manière dont nous pouvons les aider.
Modification de la nourriture disponible
De nombreuses baleines, dont la baleine franche de l’Atlantique nord, se nourrissent de minuscules organismes appelés zooplancton. Le plancton est l’un des premiers organismes à ressentir les effets des changements de température. Le zooplancton se nourrit souvent de phytoplancton, qui survit mieux à des températures plus fraîches. Le réchauffement des océans peut priver le zooplancton de sa principale source de nourriture, entraînant ainsi sa disparition. La sécheresse est également connue pour tuer le phytoplancton et réduire la nourriture disponible pour le zooplancton.
La taille de la banquise est un facteur déterminant pour l’habitat du zooplancton. La fonte des calottes polaires de notre planète aura une incidence sur les zones où les baleines peuvent se nourrir.
Ce sont de grands changements pour de minuscules organismes, et les effets se font sentir tout au long du réseau alimentaire. Sans zooplancton, les baleines qui s’en nourrissent meurent. Avec le changement climatique qui continue de modifier les zones où vivent ces organismes et de réduire leur population, l’avenir des baleines est sombre.
Les baleines à dents, qui se nourrissent de poissons plus gros, sont également touchées. Par exemple, le changement climatique influence la répartition des saumons en raison de l’augmentation des inondations en hiver, de la diminution du débit des cours d’eau, de l’augmentation des températures et de l’évolution des conditions océaniques. Les orques ont besoin de ces saumons pour survivre. La modification de la répartition de la nourriture peut obliger les baleines à plonger plus longtemps, plus profondément et plus fréquemment pour trouver de la nourriture. Cela les met en danger, accroît leur stress et leur épuisement et leur fait perdre de l’énergie.
Pris au piège dans la glace
La fonte des glaces dans les régions arctiques et antarctiques est particulièrement préoccupante pour certaines espèces, comme les bélugas. Quand la glace se met à fondre rapidement et à flotter dans différentes directions, elle modifie les zones où nagent les bélugas, créant ainsi des trajectoires imprévisibles dans la glace. Les bélugas risquent de ne plus pouvoir emprunter leurs voies de migration historiques et de se retrouver piégés dans les glaces s’ils s’y perdent.
Ils peuvent également se retrouver dans l’incapacité d’accéder à leurs proies lorsqu’ils sont bloqués par les glaces. Dans certains cas, ils se retrouvent sans espace pour remonter à la surface et respirer, ce qui provoque leur asphyxie.
Effets accrus de la pollution
L’augmentation de la température de l’eau peut modifier la chimie de l’océan. La pollution est déjà un problème, car les activités humaines rejettent du plastique, des produits chimiques et d’autres polluants dans l’océan. Mais le réchauffement des eaux peut augmenter la concentration de ces polluants, augmentant ainsi leur concentration dans l’organisme des baleines qui les ingèrent.
Ces polluants peuvent avoir un impact sur le système immunitaire des baleines et sur la capacité des femelles à se reproduire. Pour des espèces comme la baleine franche de l’Atlantique nord, qui ne compte plus que 70 femelles en âge de se reproduire, chaque femelle est importante pour la survie de l’espèce.
Baisse de la salinité et acidification des océans
Le changement climatique modifie la chimie des océans de différentes manières.
La fonte des glaces entraîne une baisse de la salinité de l’eau de mer, car la glace qui fond n’est pas de l’eau salée. Ce phénomène a des répercussions sur l’habitat des baleines, qui sont des espèces d’eau salée, et sur leurs proies.
L’acidification des océans a également un impact sur les baleines. L’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère entraîne l’acidification de l’eau de mer, ce qui affecte non seulement la présence et la répartition des proies comme le saumon, mais aussi la capacité des baleines à communiquer par le son. Les baleines utilisent les sons pour communiquer, chasser et se diriger, et elles peuvent « se parler » sur des centaines de kilomètres. Or, l’acidification modifie la façon dont les sons sont absorbés dans l’eau.
Comment les baleines nous aident-elles à combattre le changement climatique ?
Même si le changement climatique menace leur survie, les baleines peuvent être des alliées incontournables dans notre lutte pour limiter la crise climatique.
Situées au sommet de la chaîne alimentaire marine, les baleines jouent un rôle essentiel dans la préservation de la santé des habitats océaniques. Lorsqu’elles plongent dans les profondeurs de l’océan, elles contribuent à remuer et à faire circuler les nutriments. Cela permet la production de phytoplancton à la surface de l’eau. Comme les plantes, le phytoplancton pratique la photosynthèse en transformant le dioxyde de carbone en oxygène, ce qui permet non seulement d’éliminer le gaz à effet de serre de l’atmosphère, mais aussi de produire 50 % de l’oxygène dans le monde et d’assurer ainsi la survie de toute forme de vie sur Terre. De plus, les excréments des baleines contribuent à nourrir le phytoplancton, soutenant ainsi ce processus.
En tant qu’animaux massifs, les baleines contribuent également à la séquestration du carbone dans leur propre corps. À sa mort, la baleine coule au fond de l’océan, capturant des tonnes de carbone pendant des années.
Les baleines comptent donc parmi nos meilleurs alliés dans la lutte contre le changement climatique, et il est donc essentiel de les protéger.
Que fait IFAW pour aider les baleines ?
Le programme de conservation marine et le programme de sauvetage des mammifères marins d’IFAW ont pour but d’aider les baleines du monde entier et de les protéger face aux menaces qui pèsent sur elles, notamment le changement climatique, les enchevêtrements, les collisions avec les navires et la pollution sonore des océans.
En Amérique du Nord, nous faisons tout pour sauver de l’extinction la baleine franche de l’Atlantique nord, une espèce gravement menacée qui ne compte plus qu’environ 350 individus. L’enchevêtrement est un problème majeur pour cette espèce. Nous travaillons donc avec les pêcheurs, les fabricants de matériel de pêche et les responsables politiques pour soutenir des solutions innovantes comme la pêche sans risque pour les baleines et certains dispositifs de pêche aux homards.
Par ailleurs, nous agissons pour prévenir les collisions avec les navires, une menace majeure pour la survie des baleines franches de l’Atlantique nord en Amérique du Nord, des baleines bleues autour du Sri Lanka, des cachalots en Méditerranée et des rorquals de Bryde en Nouvelle-Zélande. Dans certains cas, cela implique d’éloigner les voies de navigation des habitats critiques des baleines ou d’imposer des limites de vitesse plus strictes aux navires. Nous avons lancé notre application Whale Alert en Amérique du Nord (et prochainement en Europe) pour aider les marins à savoir où et quand ils risquent de rencontrer des baleines, afin d’éviter les collisions. Notre équipe de sauvetage des animaux marins effectue des nécropsies et des recherches afin de collecter des données scientifiques qui éclairent notre travail.
La baleine grise est une autre espèce de baleine que nous nous efforçons de protéger. Nous avons notamment mené avec succès une campagne historique visant à protéger du développement industriel la Laguna San Ignacio, l’une des dernières lagunes de mise bas préservées de la baleine grise du Pacifique oriental, en Basse-Californie (Mexique). IFAW a aussi dirigé des activités scientifiques, de surveillance sur le terrain et d’engagement politique qui ont permis de renforcer la protection des baleines grises face à l’exploitation du pétrole et du gaz sur l’île de Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe.
Nous militons également pour la réduction de la pollution sonore des océans, un problème aggravé par les modifications de la chimie des océans dues au changement climatique. En Europe, notre campagne « Vitesses bleues » vise à réduire la vitesse des navires afin de rendre nos océans plus sûrs et plus silencieux pour les baleines. Cette réduction de la vitesse permettra également de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, qui sont principalement dues au transport maritime.
En Islande, nous essayons de mettre un terme définitif à la chasse commerciale à la baleine. Nous encourageons l’observation durable des baleines en tant qu’alternative plus respectueuse de l’environnement et détruisons le mythe de la viande de baleine. Grâce à des décennies de travail, la chasse commerciale à la baleine en Islande pourrait bientôt être terminée.
IFAW fait partie de la High Seas Alliance (HSA), qui milite pour que les Nations unies ratifient le Traité sur la haute mer, un accord international qui protégerait le plus grand écosystème du monde. IFAW défend également les baleines lors des forums de la Commission baleinière internationale qui ont lieu chaque année.
IFAW a récemment soutenu la réalisation d’un documentaire intitulé The Whale Lagoon, qui présente la Laguna San Ignacio, au Mexique, ses communautés locales et les efforts de conservation historiques et constants visant à protéger cette région, la plus importante zone de mise bas de la baleine grise du Pacifique.
Outre la protection des baleines, IFAW encourage la discussion sur les solutions au changement climatique fondées sur la nature, en utilisant nos ressources naturelles et notre faune pour créer un avenir meilleur pour les animaux, les humains et la planète.
Si vous souhaitez nous aider à sauver les baleines dans le monde entier, découvrez comment vous pouvez agir.
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