les gouvernements mondiaux rejettent la proposition de reprise du commerce de l’ivoire

(Panama City, Panama - 23 novembre 2022) - Les gouvernements mondiaux présents à la 19e Conférence des Parties (COP) à la CITES, à Panama, ont rejeté vendredi 18 novembre une proposition visant à relancer le commerce international de l’ivoire.

Cette proposition, si elle avait été adoptée, aurait permis la vente des stocks d’ivoire du Botswana, de la Namibie, du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud. Une proposition similaire avait déjà été rejetée lors de la précédente conférence de la CITES, à Genève, en 2019.

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) se félicite de cette décision, qui permettra de lutter contre le braconnage des éléphants.

« Nous avons été témoins de l'effet dévastateur du commerce de l'ivoire sur les populations d'éléphants du monde entier, qui ont été impitoyablement traquées par les braconniers », a expliqué Matthew Collis, vice-président adjoint en charge de la conservation chez IFAW. « Toute forme de légalisation du commerce de l’ivoire permet aux criminels de blanchir, sur le marché légal, l’ivoire d’éléphants braconnés. Beaucoup de progrès ont été accomplis ces dernières années en vue de fermer les derniers marchés de l’ivoire encore restants, donc nous sommes satisfaits que cette décision ne vienne pas anéantir tant d’années d’efforts. »  

« Même si nous comprenons les pays qui souhaitent tirer des revenus [de la vente d'ivoire] afin de financer la conservation des éléphants, nous estimons qu’il nous faut trouver d’autres moyens d’y parvenir, sans exposer les populations d'éléphants à un risque accru de braconnage ».

« Malheureusement, les gouvernements ne semblent pas disposés à se saisir de cette occasion lors de la présente conférence, faute d’être parvenus à s’accorder aujourd’hui sur une proposition du Kenya visant à mettre en place un fonds dédié à la conservation des éléphants en échange de la destruction des stocks d’ivoire », a déploré M. Collis.

La proposition 66.2.2. du Kenya consistait à « Créer un fonds accessible aux États de l’aire de répartition pour l’élimination non commerciale des stocks d'ivoire », afin de mettre à disposition des ressources destinées à appuyer les initiatives de conservation des éléphants et les programmes de recherche sur les éléphants, ainsi que des programmes de développement économique et de diversification des moyens de subsistance. L’idée était de mettre en place un groupe de travail de la CITES chargé d'étudier la faisabilité et les modalités de fonctionnement d’un tel fonds.

La proposition du Kenya offre une alternative intéressante, qui permettrait de générer les ressources dont ont cruellement besoin les États de l’aire de répartition des éléphants, tout en faisant avancer le débat sur la question de l’ivoire. Débat qui fait l’objet de bras de fer récurrents lors des COP de la CITES.

« Le moment était plus que jamais opportun pour mieux soutenir les États de l'aire de répartition des éléphants dans leurs efforts de conservation. Les dernières ventes de stocks d'ivoire, en 2008, avaient été suivies d’une augmentation désastreuse du braconnage dans toute l'Afrique. Or, il n’existe pas d'acheteurs évidents cette fois-ci. IFAW est heureux que les gouvernements de la CITES aient choisi de ne pas renouveler cette expérience dommageable, mais nous demandons instamment à ces gouvernements de réfléchir à des moyens innovants de débloquer des ressources pour les États de l'aire de répartition des éléphants, afin d’aider ces États à protéger leur faune », a conclu M. Collis.

La proposition de reprise du commerce de l'ivoire n’a pas réussi à atteindre la majorité des deux tiers requise pour être adoptée. 15 gouvernements ont voté pour et 83 contre, tandis que 17 se sont abstenus.

La COP19 prendra fin le vendredi 25 novembre.

Des experts d'IFAW sont présents sur place et disponibles sur demande (en personne ou par téléphone/Zoom) pour répondre à des interviews en anglais, français, espagnol, arabe, chinois, néerlandais et italien.

Suivez les tweets d’IFAW pour vivre le déroulement de la conférence en direct : http://twitter.com/ifawglobal.

Des images en haute résolution sont disponibles sur demande.

Contacts presse :

Camille Vicet, IFAW France, press@ifaw.org

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