la Chine renforce sa Loi de protection de la faune sauvage dans le cadre de son mouvement national pour la sauvegarde des animaux

En Chine, l’arrivée de l’Année du Bœuf le 12 février est le point de départ d’un mouvement national visant à mieux protéger la faune sauvage. Cette semaine, le pays a annoncé la modification de la liste des espèces sauvages protégées dans la Loi de protection de la faune sauvage (WPL), et a lancé une campagne nationale de répression du commerce illégal d’espèces sauvages, baptisée « Opération Breeze ». 

L’annonce par la Chine d’amendements essentiels à la Liste nationale des animaux sauvages protégés, marque la première modification majeure de la liste depuis 1989, date à laquelle la Loi de protection de la faune sauvage (WPL) a été adoptée. L’impact se fera largement sentir : une avancée positive pour tous les animaux. Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des améliorations que nous applaudissons chez IFAW :

• Des progrès importants dans la définition et la perception de la faune sauvage. La nouvelle liste représente un progrès majeur car elle considère les animaux comme faisant partie d’un système écologique sain, au lieu de considérer uniquement leur valeur d’utilisation et leur influence sur la société humaine. De nombreux grands et petits prédateurs tels que les loups, les chats léopards et les chacals, qui étaient traditionnellement considérés comme de la « vermine » lorsqu’ils entraient en conflit avec les éleveurs humains, ont maintenant été inclus dans la liste. 
• Renforcement de la protection des espèces clés. La liste ajoute 517 espèces d’animaux sauvages, dont 43 espèces sont désormais classées dans la Catégorie I et 474 espèces dans la Catégorie II. Un total de 980 espèces et huit catégories d’animaux sauvages figurent désormais sur la liste modifiée.
• Davantage d’espèces d’oiseaux de proie ont été inscrites au niveau de protection plus élevé. Huit espèces de rapaces ont été reclassées de la Catégorie II à la Catégorie I, y compris le faucon sacre, le faucon gerfaut et les hiboux grand-duc (dont beaucoup sont secourus par le Centre de sauvetage des rapaces de Pékin d’IFAW.)
• L’intégration légitime de nombreux mammifères marins et cétacés qui n’étaient pas protégés auparavant, obtenant finalement un statut juridique sur cette liste. Les grandes baleines telles que les baleines grises, les baleines bleues, les baleines franches du Pacifique Nord, les baleines à bosse, les rorquals boréaux, les rorquals de Bryde, les rorquals communs et même les baleines de Minke sont désormais protégées par la Catégorie I.
• Le reclassement de toutes les tortues marines en Catégorie I, et de nombreuses autres tortues d’eau douce qui sont maintenant sous la protection de la Catégorie II.

Il ne fait aucun doute que la modification de la liste est une avancée importante et très attendue. L’année dernière, l’équipe Criminalité liée aux espèces sauvages d’IFAW a consacré deux semaines à l’examen du projet de loi WPL mis en ligne pour l’opinion publique et a travaillé sur les dispositions terme par terme. Nous sommes heureux de constater les progrès et les changements positifs réalisés, allant des principes de la liste aux espèces clés que nous avons défendues.

Pourtant, la mise en œuvre de la liste exige un effort accru de la part des organismes de réglementation, des décideurs politiques et des forces de l’ordre, ainsi qu’une plus grande participation de la société civile et du public mobilisé. Il est important de noter que 61 espèces de la liste, telles que le cerf sika et le chien viverrin, sont signalées par les termes « population sauvage uniquement ». Afin d’empêcher que des animaux sauvages d’origine illégale ne soient détournés par des installations d’élevage commerciales, il est urgent de renforcer l’application de la législation et de mettre en place un mécanisme amélioré pour suivre la provenance des animaux et réglementer le fonctionnement des installations d’élevage commerciales.

Opération Breeze : des mesures répressives à l’échelle nationale pour mettre fin au trafic d’espèces sauvages

Pour mettre en œuvre la Loi de protection de la faune sauvage, la Chine a également lancé une campagne nationale de répression du commerce illégal d’animaux sauvages. Le calendrier de l’Opération Breeze, qui doit être mise en œuvre au cours des deux mois de janvier à mars, est important. Les festivités annuelles du Nouvel An lunaire constituent une opportunité unique pour la criminalité liée aux espèces sauvages, de la chasse aux animaux sauvages dans les réserves naturelles au trafic de parties d’animaux sauvages à travers les frontières internationales.

L’Opération Breeze se concentre sur cinq domaines principaux : les habitats fauniques, les plateformes internet, les lieux physiques tels que les marchés de producteurs, les ports d’importation et d’exportation, les sites de passage des frontières et les principales zones de pêche du fleuve Yangtze.

Dans ces cinq domaines, internet est un canal caché qui continue d’évoluer. Les recherches d’IFAW ont montré que la proportion de plateformes internet et mobiles dans la criminalité liée aux espèces sauvages augmente progressivement. Ces plateformes englobent le commerce électronique, la diffusion en direct, les vidéos courtes et les réseaux sociaux.

En plus de fournir des tendances commerciales et des pistes de renseignements pour soutenir les efforts d’application de la loi, IFAW collabore avec les principales sociétés en ligne afin de relever les nouveaux défis en matière de détection de la criminalité liée aux espèces sauvages sur internet. Les criminels professionnels savent bien dissimuler leurs activités, par exemple en utilisant le jargon de l’industrie, des images ou même des émojis pour échapper à la détection. En avril 2020, IFAW et l’Unité PaddlePaddle de Baidu ont développé ensemble un outil d’intelligence artificielle (IA) pour identifier les images de produits issus d’animaux sauvages menacés qui sont commercialisés en ligne. 

En plus de fournir des tendances commerciales et des pistes de renseignements pour soutenir les efforts d’application de la loi, IFAW collabore avec les principales sociétés en ligne afin de relever les nouveaux défis en matière de détection de la criminalité liée aux espèces sauvages sur internet. Les criminels professionnels savent bien dissimuler leurs activités, par exemple en utilisant le jargon de l’industrie, des images ou même des émojis pour échapper à la détection. En avril 2020, IFAW et l’Unité PaddlePaddle de Baidu ont développé ensemble un outil d’intelligence artificielle (IA) pour identifier les images de produits issus d’animaux sauvages menacés qui sont commercialisés en ligne. 

Les premiers tests du « Gardien IA des espèces menacées » ont révélé que l’outil avait un taux de précision de 75 % dans l’identification des espèces sauvages ciblées et des parties de leur corps, comme l’ivoire d’éléphant, la peau de tigre et les écailles de pangolin. Chenyue Ma, responsable de programme d’IFAW, a déclaré : « Nous espérons que davantage de sociétés en ligne profiteront de leurs avantages technologiques pour développer des produits ou des applications innovants afin de lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages en ligne. »