Communiqué de presse
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En savoir plus13 animaux sauvés de l'extinction
Dans un précédent article, nous mettions en lumière 18 espèces qui ont récemment été déclarées éteintes, les mesures de conservation mises en place pour tenter de les sauver ayant été trop tardives ou insuffisamment ambitieuses. Mais n’oublions pas que de nombreuses autres espèces autrefois menacées d’extinction sont aujourd’hui hors de danger, grâce à la mise en œuvre de solides mesures de conservation et de protection associées à des interventions efficaces.
Voici 13 espèces qui ont repris du poil de la bête grâce aux mesures de conservation mises en place pour les sauver de l’extinction !
Nom scientifique : Falco peregrinus
Malgré sa vaste aire de répartition, le faucon pèlerin a été inscrit dès 1973 sur la liste des espèces ciblées par l’Endangered Species Act, une loi fédérale américaine visant à protéger les espèces en danger d’extinction. La chasse et le piégeage sont les principaux facteurs qui ont contribué au déclin des populations de faucons pèlerins à travers le monde, avec la perte d’habitat due à l’activité de l’homme.
Tout comme les pygargues à tête blanche, les faucons pèlerins ont été décimés par des intoxications au DDT, un pesticide qui a entraîné un déclin massif de leurs populations, en particulier aux États-Unis. Après l’interdiction du DDT aux États-Unis, leurs populations sont progressivement reparties à la hausse. Les faucons pèlerins sont désormais officiellement protégés par le Migratory Bird Treaty Act et bénéficient de programmes d’élevage destinés à accélérer le rétablissement de leurs populations. Des efforts qui ont porté leurs fruits, puisque l’UICN considère aujourd’hui ces rapaces comme une espèce de préoccupation mineure.
Nom scientifique : Haliaeetus leucocephalus
Emblème national des États-Unis, le pygargue à tête blanche est sans doute l’un des oiseaux les plus célèbres au monde. Malgré sa popularité, cette espèce native des États-Unis a été inscrite sur la liste des espèces visées par l’Endangered Species Act en 1978, dans tous les États américains à l’exception du Michigan, du Minnesota, de l’Oregon, du Washington, du Wisconsin et de l’Alaska.
Le déclin du pygargue à tête blanche est attribué à la chasse illégale, à la destruction des habitats et à des intoxications accidentelles, essentiellement par ingestion de dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). Introduit au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce pesticide a donné lieu à une utilisation massive qui a provoqué la contamination des sources de nourriture des pygargues à tête blanche, en s’infiltrant dans les plans d’eau et en étant absorbé par les poissons. De nombreux pygargues ont péri en consommant des poissons contaminés, ce qui a entraîné un important déclin de leur population.
Depuis l’inscription du pygargue à tête blanche sur la liste des espèces protégées par l’Endangered Species Act, les populations de cette espèce se sont solidement rétablies, notamment grâce à l’adoption du Bald Eagle Protection Act (qui interdit la chasse au pygargue) et à l’interdiction d’utilisation du DDT dans tous les États-Unis.
L’UICN considère aujourd’hui le pygargue à tête blanche comme une espèce de préoccupation mineure, ce qui marque un formidable tournant dans le destin de cette espèce emblématique.
Nom scientifique : Eumetopias jubatus
Présent en mer de Béring et dans le nord de l’océan Pacifique, le lion de mer de Steller est une sous-espèce d’otarie menacée principalement par l’activité humaine. Si l’on ignore les causes exactes de leur déclin, l’abattage intentionnel de ces lions de mer par les pêcheurs, à qui ils font concurrence en raison de leur consommation de poissons, a probablement eu un impact majeur. Les prises involontaires dues à la pêche et la diminution des sources de nourriture ont également contribué au déclin de l’espèce.
L’arrêt de l’abattage intentionnel a permis aux populations de lions de mer de Steller de repartir à la hausse. Grâce au plan de rétablissement mis en place par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) en 1992 (et révisé en 2008), leurs populations ont continué de croître. Les efforts déployés pour protéger les habitats de cette espèce et réduire les conflits l’opposant à l’homme, grâce à la mise en place de zones de pêche interdite, ont également contribué à la reconstitution de ses populations. Les lions de mer de Steller sont désormais classés comme quasi menacés par l’UICN, même si l’Endangered Species Act continue de les considérer comme une espèce menacée.
Nom scientifique : Alligator mississippiensis
L’alligator d’Amérique est une autre espèce endémique des États-Unis qui a été inscrite sur la liste des espèces en danger de l’United States Fish and Wildlife Service (USFWS) en 1967. Présent dans le sud-est des États-Unis, ce reptile d’eau douce peut vivre jusque 50 ans à l’état sauvage.
L’alligator d’Amérique est devenu une espèce menacée au XIXe siècle en raison de la demande de peaux d’alligators, qui a entraîné une chasse massive provoquant la chute de sa population. L’agriculture, la pollution chimique, les événements météorologiques extrêmes et l’intrusion saline ont également contribué à la diminution du nombre d’alligators d’Amérique.
Cette espèce est aujourd’hui hors de danger grâce aux importants efforts de conservation qui ont été mis en place en sa faveur, axés sur la gestion des terres, l’instauration de restrictions commerciales, la recherche scientifique, ainsi que l’adoption de pratiques agricoles et d’élevage ayant un impact minime sur les alligators.
Grâce à ces efforts de conservation, l’alligator d’Amérique a été retiré de la liste des espèces visées par l’Endangered Species Act, vingt ans exactement après y avoir été inscrit. On compte actuellement entre 750 000 et un million d’alligators d’Amérique aux États-Unis, et l’UICN considère aujourd’hui ce reptile comme une espèce de préoccupation mineure.
Nom scientifique : Rhinoceros unicornis
Le rhinocéros indien est le plus grand rhinocéros de la planète. Il vit dans une aire de répartition relativement réduite, en Inde. Autrefois très abondantes, ses populations ont fortement chuté en raison de la chasse et de la perte d’habitat, due à l’action de l’homme et à l’arrivée d’espèces invasives qui ont affaibli la qualité de l’habitat.
Alors que l’on ne dénombrait plus que 200 individus au début du XXe siècle, les efforts de conservation mis en place pour gérer et suivre sa population ont permis à l’espèce de se rétablir de manière spectaculaire. Le rhinocéros indien a aujourd’hui le statut d’espèce vulnérable, selon le classement de l’UICN.
Néanmoins, la situation du rhinocéros indien demeure instable et il est impératif de continuer d’agir pour la protection de l’espèce.
Nom scientifique : Pyrrhula murina
Le bouvreuil des Açores est un petit oiseau présent dans une aire de répartition limitée, dans les forêts et les zones arbustives de haute altitude des Açores, au Portugal. L’étroitesse de son aire de répartition a probablement joué un rôle dans le déclin de cette espèce, qui est également menacée par la perte d’habitat due à la création de terres agricoles et par la chasse humaine à des fins de lutte contre les ravageurs ou de collection. Sa faible population accroît le risque de consanguinité et rend l’espèce d’autant plus vulnérable à la perte d’habitat et aux conditions météorologiques extrêmes.
L’UICN a déclaré le bouvreuil des Açores comme espèce en danger en 2000, avant de réévaluer son statut en 2005 pour le classer parmi les espèces en danger critique d’extinction. Le bouvreuil des Açores a conservé ce statut jusqu’en 2010, lorsque l’UICN l’a reclassé parmi les espèces en danger. Depuis 2016, l’espèce est considérée comme vulnérable.
Divers efforts de conservation ont été mis en place pour contribuer à restaurer la population de bouvreuils des Açores. L’oiseau est protégé par la loi portugaise et son habitat au sein des sites de Pico da Vara et Ribeira do Guilherme a été classé comme « zone de protection spéciale » dans le cadre du projet LIFE Priolo, en 2007.
Parmi les autres efforts de conservation de l’espèce qui ont porté leurs fruits, citons les initiatives de gestion des terres visant à éliminer les espèces invasives et à replanter des espèces indigènes, les programmes de sensibilisation mis en place auprès des habitants de la région, ainsi que la surveillance de l’espèce par la capture et le baguage.
Nom scientifique : Diceros bicornis occidentalis
Cette sous-espèce de rhinocéros noir est fortement menacée par le braconnage. En effet, les rhinocéros noirs du sud-ouest ont été chassés pratiquement jusqu’à l’extinction pour leurs cornes, utilisées en médecine traditionnelle et à des fins ornementales. La perte d’habitat a également eu un impact dévastateur sur les populations de rhinocéros noirs.
Contrairement aux rhinocéros noirs dans leur ensemble, que l’UICN classe dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction, le rhinocéros noir du sud-ouest a vu sa population rebondir ces dernières années. Des projets tels que SOS African Wildlife, axés sur la gestion et le suivi des populations ainsi que sur la lutte contre le braconnage, ont en effet contribué au rebond progressif du nombre de rhinocéros noirs du sud-ouest, au point que l’UICN les considère aujourd’hui comme étant seulement quasi-menacés.
Nom scientifique : Ailuropoda melanoleuca
Le panda géant a longtemps été menacé en Chine, son pays d’origine. La perte et la fragmentation d’habitat, le braconnage, ainsi que l’empiétement de l’homme dans ses habitats sont autant de facteurs qui ont concouru à une forte diminution des populations de cette espèce mondialement connue.
Le panda géant a bénéficié de l’un des programmes de conservation les plus médiatisés et les plus intensifs jamais déployés. En adhérant à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), la Chine a en effet interdit le commerce de peaux de panda et mis fin à la plupart des activités de braconnage. Le pays a également créé des réserves pour protéger les habitats des pandas, entrepris des recherches approfondies sur l’espèce et lancé des programmes d’élevage.
Grâce à ces mesures, le panda géant a vu sa situation s’améliorer : l’UICN a revu son statut en 2016 en le reclassant parmi les espèces vulnérables, et les populations de pandas géants continuent d’augmenter à ce jour.
Nom scientifique : Megaptera novaeangliae
Présentes dans tous les grands bassins océaniques, les baleines à bosse sont l’une des espèces de baleines les plus répandues. Historiquement, la principale menace pesant sur ces mammifères marins a été la chasse, notamment commerciale, qui a joué un rôle important dans leur déclin. Les collisions avec les navires, la pollution, l’enchevêtrement dans les filets de pêche et le changement climatique ont également contribué de manière significative à leur déclin.
L’interdiction de la chasse commerciale à la baleine a permis aux populations de baleines à bosse de se reconstituer. Des sanctuaires et des programmes de protection de l’espèce ont également été mis en place dans le monde entier. La baleine à bosse est aujourd’hui classée dans la catégorie des espèces de préoccupation mineure de l’UICN, et sa population est estimée à plus de 80 000 individus.
Nom scientifique : Apteryx mantelli
Le kiwi de Mantell est l’une des cinq espèces reconnues de kiwis. Il peuple une aire de répartition limitée, en Nouvelle-Zélande. La première menace qui pèse sur ces oiseaux est la prédation, en particulier par les chiens, les chats et les hermines. La perte d’habitat et la maladie sont également d’importantes menaces qui expliquent le déclin des populations de cette espèce.
L’opération Nest Egg, lancée en 1995, visait à récupérer des œufs de kiwi dans la nature et à réintroduire les oisillons une fois qu’ils avaient suffisamment grandi pour échapper aux prédateurs. À elle seule, cette initiative a permis aux populations de kiwis des sites visés de repartir à la hausse, en affichant une croissance de 12,5 % par an. Les efforts de gestion de l’habitat du kiwi de Mantell ont également contribué à améliorer le statut de l’espèce, qui est passée de « en danger » à « vulnérable ».
Nom scientifique : Urocyon littoralis
Le renard gris insulaire n’est présent que sur six des huit îles de l’archipel des Channel Islands, au large des côtes californiennes. Lorsque le déclin des populations de pygargues à tête blanche a entraîné une explosion du nombre d’aigles royaux du fait du manque de concurrence, ce déséquilibre a provoqué une prédation accrue des renards insulaires par les aigles royaux, décimant leur population déjà réduite.
Quatre des six sous-espèces de renards insulaires ont été inscrites sur la liste de l’Endangered Species Act en 2004, et des programmes d’élevage et de restauration ont été mis en place pour contribuer à rétablir leurs populations. Grâce à la restauration des populations de pygargues à tête blanche et à l’élimination d’espèces non indigènes qui avaient investi leurs habitats, les populations de renards insulaires se sont rétablies et l’espèce est aujourd’hui classée comme quasi-menacée par l’UICN.
Nom scientifique : Pterodroma axillaris
Le pétrel des Chatham est une autre espèce à l’aire de répartition très restreinte, puisqu’on n’en trouve que dans trois endroits du monde. La concurrence du prion de Forster, un autre oiseau marin construisant également des terriers dans le même habitat, a provoqué un conflit entre les deux espèces qui a conduit à une forte diminution du nombre de pétrels. La prédation par d’autres animaux, tels que les chats et les chiens, et l’aménagement urbain ont également contribué au déclin de la population de pétrels.
Les efforts de conservation mis en place pour éliminer la concurrence entre les pétrels et les prions ont permis d’augmenter le taux de reproduction des pétrels, qui est passé d’environ 10-30 % à 80 %. Le pétrel des Chatham est désormais classé comme vulnérable par l’UICN. La poursuite des efforts de conservation demeure toutefois indispensable, faute de quoi la concurrence des prions entraînerait probablement un nouveau déclin important des populations de pétrels.
Nom scientifique : Oryx leucoryx
L’oryx d’Arabie est la plus petite espèce d’oryx, habitant une aire de répartition très limitée au Moyen-Orient. Bien que l’espèce soit protégée dans le sanctuaire de l’oryx arabe, en Oman, les braconniers pouvaient encore chasser et capturer de nombreux individus pour les vendre à des collectionneurs privés. Cette situation a rendu les efforts de conservation inutiles, ce qui, avec le surpâturage et les sécheresses, a entraîné une forte diminution de la population d’oryx d’Arabie.
Les efforts de réintroduction menés dans plusieurs pays, ainsi que les programmes d’élevage et la protection de certains individus au sein de collections privées, ont finalement permis à la population d’oryx d’Arabie de se rétablir de manière significative. L’espèce est désormais classée comme vulnérable par l’UICN et sa population continue d’augmenter.
Nous espérons que cet article vous a permis de mieux comprendre en quoi les initiatives de conservation sont essentielles pour assurer la survie de nombreuses espèces avec lesquelles nous avons la chance de partager notre planète.
Aux États-Unis, l’Endangered Species Act a joué un rôle crucial pour permettre à plusieurs des espèces présentées dans cet article d’échapper à l’extinction et de ne plus figurer sur la liste des espèces en danger. En cinquante ans, l’Endangered Species Act a permis de sauver de l’extinction 99 % des espèces inscrites.
Cette belle réussite n’a été possible que grâce à la collaboration de nombreuses organisations et initiatives, ainsi qu’au soutien de divers organismes d’État et du grand public.
Nous avons tous un rôle à jouer dans la préservation des espèces animales, et le meilleur moyen de le faire est de soutenir des initiatives de conservation et de protection telles que la CITES et l’Endangered Species Act aux États-Unis.
Chez IFAW, nous menons des programmes et des projets de conservation qui visent à protéger les espèces animales vulnérables et à préserver la biodiversité.
sans vous, nous ne pouvons rien faire. le moindre don peut nous aider à protéger les animaux. n’hésitez plus.
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