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La protection de la faune et des habitats est garantie par des accords internationauxLes tentatives visant à supprimer les mesures de protection des espèces sauvages emblématiques d'Afrique échouent
Les tentatives visant à supprimer les mesures de protection des espèces sauvages emblématiques d'Afrique échouent

Les tentatives visant à affaiblir les restrictions commerciales internationales pour les girafes, les éléphants et les rhinocéros emblématiques d'Afrique ont toutes échoué lors d'une conférence des Nations unies sur la faune sauvage.
Samedi, lors de la 20e Conférence des Parties (CoP20) à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), les gouvernements ont convenu de maintenir les mesures de protection prévues à l'annexe II pour toutes les girafes et celles prévues à l'annexe I pour les rhinocéros noirs, espèce en danger critique d'extinction.
Les parties ont également convenu que le commerce des stocks de cornes de rhinocéros détenus par les gouvernements et les propriétaires fonciers privés resterait interdit. Une proposition visant à autoriser la vente des stocks d'ivoire d'éléphant de Namibie a également été rejetée.
Les experts du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) ont déclaré que ces propositions auraient mis tous les éléphants, rhinocéros et girafes en grand danger.
« Ces propositions auraient été impossibles à suivre, à gérer et à appliquer », a déclaré James Isiche, directeur IFAW Afrique.
« Toute tentative de réouverture du commerce de l'ivoire et de la corne de rhinocéros donnerait aux trafiquants exactement ce qu'ils veulent : une couverture pratique pour blanchir la corne et l'ivoire illégaux. L'approbation de ces changements aurait mis les rhinocéros et les éléphants d'Afrique et d'Asie en grand danger.
Ces animaux sont confrontés à de nombreux défis. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher ces espèces de subir le même sort que les rhinocéros noirs occidentaux et les rhinocéros blancs du nord, qui ont tous deux disparus au cours de ma vie. », ajoute M.Isiche.
Les girafes ont subi un déclin spectaculaire de leur population, certains scientifiques parlant même d'une « extinction silencieuse ». Cependant, jusqu'à récemment, l'ampleur du commerce international des produits dérivés de la girafe était relativement méconnue.
Les données de la CITES montrent plus de 1 500 transactions commerciales depuis que les girafes ont été inscrites à l'annexe II en 2019, impliquant 37 exportateurs, plus de 100 importateurs et portant sur des milliers d’os, de sculptures sur os et de morceaux de peau, ce qui souligne la demande internationale continue.
« Cette proposition aurait pu offrir aux trafiquants un moyen dangereux de blanchir des parties provenant d'autres populations de girafes beaucoup plus menacées, comme la girafe du nord », a déclaré M. Isiche.
« Il s'agit d'un commerce mondial, avec des pièces retrouvées aussi loin qu'au Brésil et en Australie. Les protections de la CITES sont essentielles pour nous permettre de connaître et de surveiller l'ampleur réelle du phénomène. »
Les éléphants et les rhinocéros ont subi des décennies de braconnage intensif pour leurs défenses et leurs cornes, poussant leurs populations au bord de l'extinction. Les décisions prises par la CITES en 2008 d'autoriser la vente des stocks d'ivoire ont déclenché une recrudescence du braconnage, les trafiquants exploitant la difficulté de distinguer l'ivoire légal de l'ivoire illégal. Avec de nombreux pays consommateurs clés, dont la Chine, appliquant désormais des interdictions sur l'ivoire, les marchés finaux potentiels pour ces ventes étaient incertains.
« Il est clair que personne ne souhaite rouvrir ces marchés néfastes. Au lieu de répéter des approches qui ont échoué, la communauté internationale doit investir dans des moyens innovants et durables de financer la conservation, des moyens qui ne remettent pas les espèces sauvages emblématiques dans le collimateur des braconniers », a déclaré M. Isiche.
« Aujourd'hui, les Parties ont tenu bon et, ce faisant, ont défendu la cause des éléphants et des rhinocéros, préférant la protection à des gains à court terme. Tout commerce légal aurait ouvert la voie au blanchiment et au braconnage. Au contraire, le message d'aujourd'hui était clair : nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec l'avenir des animaux sauvages emblématiques de l'Afrique. »
Les quatre propositions ont été rejetées, n'ayant pas obtenu la majorité des deux tiers requise.
La CoP20 de la CITES s'est ouverte à Samarcande, en Ouzbékistan, le 24 novembre et se poursuivra jusqu'au 5 décembre.
FIN
Contacts presse anglophones sur place :
Dominica Mack, dmack@ifaw.org / +61 460 432 901
Kirsty Warren, kwarren@ifaw.org / +44 (0) 7809269747
Contacts presse IFAW France
Camille Vicet, cvicet@ifaw.org
Anne Perthuis, Service de presse, 06 14 02 74 26, azinck95@gmail.com
Notes aux rédacteurs :
- La Namibie a présenté trois propositions :
- Autoriser le commerce de cornes de rhinocéros blancs du sud de Namibie. Cette proposition a été rejetée par 69,31 % des voix contre 30,69 %.
- Autoriser le commerce de cornes de rhinocéros noirs namibiens. Cette proposition a été rejetée par 74,07 % des voix contre 25,93 % pour.
- Autoriser le commerce de l'ivoire d'éléphant stocké provenant de Namibie. Cette proposition a été rejetée par 78,64 % des voix contre et 21,36 % pour.
- La Namibie, l'Afrique du Sud, la Tanzanie et le Zimbabwe ont présenté une proposition visant à exempter les populations de girafes d'Angola, du Botswana, d'Eswatini, du Malawi, du Mozambique, de Namibie, d'Afrique du Sud et du Zimbabwe des dispositions existantes de l'annexe II de la CITES.
Elle a été rejetée avec 50,52 % de voix pour et 49,48 % contre. Si elle avait été approuvée, elle aurait causé des problèmes à toutes les populations de girafes, car il est pratiquement impossible de les distinguer les unes des autres.
IFAW (Le Fonds international pour la protection des animaux)
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