Déclaration sur l'abattage des éléphants « Super Tuskers » en Tanzanie

IFAW est profondément préoccupé par le récent abattage de deux éléphants « Super Tuskers » dans le paysage transfrontalier du nord de la Tanzanie, à la frontière avec le Kenya. À l'heure où les éléphants sont de plus en plus menacés par le changement climatique, la perte de leur habitat et la demande d'ivoire, les opérations de conservation devraient viser à protéger les espèces menacées, et non à les tuer. La chasse au trophée est légale en Tanzanie mais illégale au Kenya. Une population d’éléphants habite cette zone transfrontalière et y partage un même écosystème. Les décisions relatives à la chasse au trophée dans cette zone doivent tenir compte des avis des parties prenantes des deux pays.

Ce paysage transfrontalier est un joyau de conservation qui abrite le célèbre parc national d'Amboseli - un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et une réserve de biosphère - lieux reconnus pour leur valeur de conservation significative et leur potentiel de développement durable -. Parc unique et pittoresque, Amboseli est connu pour trois choses : les hardes majestueuses d'éléphants, les vues époustouflantes sur le Kilimandjaro, en Tanzanie voisine, et les grands tuskers.

Avec moins de 30 Super Tuskers restants aujourd'hui, ces éléphants à grands défenses deviennent rares. Les mâles, en âge de se reproduire, sont d'une importance capitale pour la pérennité de l’espèce et le maintien d'une diversité génétique vitale à leur progéniture. L'abattage des Super Tuskers menace l'intégrité génétique des populations, mettant en péril leur existence future. Leur abattage ne peut être justifié d'un point de vue éthique et l'illusion selon laquelle les éléphants mâles plus âgés ne contribuent plus au patrimoine génétique d'une population est infondée. Les éléphants à grands défenses jouent également un rôle social crucial au sein de leurs hardes, en participant à l’éducation des jeunes mâles indisciplinés et en contrôlant ainsi leur agressivité.

Enfin, les éléphants sont essentiels au tourisme animalier du Kenya, pierre angulaire de l'économie du pays. Rien qu'en 2022, le tourisme a rapporté plus de 1,8 milliard de dollars, créant des opportunités d'emploi et des moyens de subsistance durables pour les communautés locales.

La prise de décision concernant la chasse à la faune sauvage, en particulier le long de la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, devrait être fondée sur la science, les données et une compréhension claire du niveau de menace pesant sur les espèces - et pas seulement sur la légalité. Avec la collaboration d’autres partenaires en matière de conservation des espèces, IFAW demande instamment aux gouvernements du Kenya et de la Tanzanie de s'engager dans un dialogue bilatéral consultatif afin de rétablir officiellement le moratoire établissant une suspension temporaire de la chasse le long de la frontière entre le Kenya et la Tanzanie. Un moratoire respecté par la Tanzanie depuis 1995 et ce, jusqu’en 2023.

Une importante population d’éléphants évolue dans la zone de conservation d'Amboseli-Kilimanjaro, essentielle au succès de l'initiative « Donnons de l’espace » d'IFAW. Cette initiative audacieuse vise à sécuriser et à connecter des habitats clés et à créer des passages sûrs pour que les éléphants et d'autres animaux sauvages puissent se déplacer librement dans leurs aires de répartition en Afrique de l'Est.

FIN 

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Notes aux médias

Un Super Tusker est un éléphant mâle doté de grandes défenses pesant chacune plus de 45 kg. Les défenses de certains spécimens sont si imposantes qu'elles peuvent racler le sol lorsque l'éléphant se promène à la recherche de nourriture. 

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Aurore Lepastourel
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