Réduire les vitesses de navigation permettrait de générer jusque 4,5 milliards d’euros de bénéfices socioéconomiques par an
Réduire les vitesses de navigation permettrait de générer jusque 4,5 milliards d’euros de bénéfices socioéconomiques par an
25 octobre 2022
Bruxelles, le 25 octobre 2022 – D’après les conclusions d’une analyse économique réalisée par le cabinet d'études indépendant CE Delft pour le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et présentée aujourd’hui au Parlement européen, un léger abaissement de la vitesse des navires commerciaux traversant les eaux européennes permettrait de générer entre 3,4 et 4,5 milliards d’euros de bénéfices socioéconomiques par an.
Cette étude souligne par ailleurs qu’une réduction des vitesses de tous les navires commerciaux empruntant les eaux européennes permettrait de minimiser la pollution sonore sous-marine due aux activités de navigation, de réduire les risques de collisions avec des baleines et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), et ce de manière significative.
« Ces dix dernières années, la pollution sonore sous-marine et les émissions de GES imputables au secteur du transport maritime ont atteint des niveaux insoutenables. La pollution sonore a des conséquences très néfastes pour les espèces marines, en particulier les mammifères marins, mais aussi les poissons, les crustacés et les invertébrés. De nombreuses baleines sont également tuées lors de collisions avec des bateaux naviguant à haute vitesse », explique Sharon Livermore, directrice de la conservation marine chez IFAW.
« Toutes ces menaces peuvent être réduites en abaissant la vitesse des navires pour adopter ce que nous appelons des “vitesses bleues” (“Blue Speeds” en anglais). De plus, cette nouvelle étude montre qu’une légère diminution de la vitesse des navires peut entraîner d’immenses bénéfices économiques. Le secteur de la navigation a donc tout à y gagner, de même que les citoyens, qui pourront respirer un air plus pur, et les animaux marins, qui évolueront dans un océan plus sain. Tous ces avantages peuvent être atteints grâce à un changement relativement minime. »
L’étude explique également que l'Union européenne pourrait limiter la vitesse des navires à 75 % de leur vitesse de conception. Une telle mesure permettrait d'adopter une approche différenciée, chaque catégorie de bateaux ayant ses propres vitesses moyennes de navigation et étant conçue pour des intervalles de vitesse spécifiques. Les conclusions de l’étude indiquent par ailleurs qu’environ 40% de toutes les catégories de navires circulent déjà à des vitesses « bleues » dans les eaux européennes, c’est-à-dire à 75 % de leur vitesse de conception ou moins. Ainsi, toutes catégories de bateaux confondues, la vitesse de navigation moyenne ne devrait être abaissée que de 5% environ.
« Cette concession relativement mineure pour le secteur de la navigation aurait de considérables répercussions positives pour l'environnement. Nous appelons donc les institutions européennes à adopter des politiques introduisant des vitesses de navigation « bleues » pour les navires commerciaux, en instaurant une mesure d’envergure européenne exigeant une réduction de la vitesse des navires comme condition d'entrée dans les ports européens. Aidez-nous à porter cet appel, en signant notre pétition sur www.bluespeeds.org », ajoute Sharon Livermore.
Les députés européens César Luena (S&D) et Jutta Paulus (Groupe des Verts) organisent aujourd’hui, le 25 octobre, au Parlement européen, un événement au cours duquel CE Delft présentera les conclusions de son analyse économique et IFAW sa campagne Blue Speeds.
« La régulation de la vitesse des navires est une solution réaliste pour répondre à plusieurs menaces qui pèsent sur les océans et sur la vie marine. Cette initiative constituerait incontestablement une contribution utile et opportune en faveur de l’engagement de l’Union européenne à garantir le bon état écologique de ses eaux », a déclaré César Luena, vice-président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire au Parlement européen.
« Les activités de navigation ont un impact considérable sur nos océans. Cependant, elles sont essentielles au transport de marchandises à travers le monde. En attendant la mise en place d’une réglementation internationale, l’Union européenne doit prendre les devants et montrer qu’il est possible de rendre nos pratiques de navigation plus durables », précise Jutta Paulus, membre de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire au Parlement européen
Note aux éditeurs :
Tout le but de l’initiative Blue Speeds est de trouver la vitesse juste. L'adoption de Blue Speeds ou « vitesses bleues », qui correspondent à 75 % de la vitesse de conception d’un navire, n'implique finalement qu’une réduction minime de la vitesse des bateaux, au regard des vitesses moyennes actuelles. De fait, environ 40% des bateaux naviguent déjà en-deçà des vitesses bleues. Ce plafond de vitesse permettrait de mettre tout le secteur de la navigation sur un pied d’égalité, ce qui pourrait encourager le secteur à lever le pied. Les réductions de vitesses envisagées sont mineures : si l'industrie de la navigation à l’échelle mondiale réduisait ses vitesses ne serait-ce que de 10%, la pollution sonore sous-marine serait immédiatement réduite de 40%. Sachant que la pollution sonore générée par les activités de navigation est préjudiciable aux espèces marines de toute la chaîne alimentaire océanique, une diminution de cette pollution entraînerait des bénéfices considérables pour les populations de baleines et de dauphins, les poissons et les zones de pêche, ainsi que la santé de l'écosystème océanique dans son ensemble. Plus d’infos sur www.bluespeeds.org
Pour lire le rapport.
Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez contacter Camille Vicet par email à l’adresse press@ifaw.org
Des images sont disponibles sur demande.
À propos du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) - IFAW est une organisation à but non lucratif qui œuvre en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les animaux et les hommes. Travaillant avec des experts et des citoyens dans plus de 40 pays du monde, nous sauvons, soignons et relâchons des animaux, tout en restaurant et en protégeant leurs habitats naturels. Les problèmes qui nous occupent sont urgents et complexes. Pour les résoudre, nous adoptons un regard neuf et menons des mesures audacieuses. En partenariat avec des communautés locales, des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des entreprises, nous utilisons des méthodes innovantes afin de permettre à toutes les espèces de prospérer. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ifaw.org.
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