avancée majeure pour la conservation du jaguar, espèce emblématique, mais menacée, qui reçoit une protection vitale
avancée majeure pour la conservation du jaguar, espèce emblématique, mais menacée, qui reçoit une protection vitale
20 février 2020
(Gandhinagar, en Inde, le 20 février 2020) - Il s’agit aujourd’hui d’une victoire vitale pour la conservation du jaguar lors de la treizième Conférence des Parties de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) à Gandhinagar, en Inde, puisque les gouvernements ont accepté pour la première fois d’inscrire ce grand félin sur la liste des espèces protégées pour l’ensemble de son aire de répartition.
Avec la perte de 40 % de l’habitat du jaguar depuis un siècle, il est urgent d’agir vite pour sauver cette espèce. En plus d’être une cible pour le trafic d’espèces sauvages, la progression de la destruction de son habitat et des corridors de migrations critiques constitue probablement la plus grande menace à la survie de cette espèce emblématique : le plus grand félin d’Amérique figurant au rang de troisième plus grand félin au monde.
Les représentants présents des gouvernements parmi les 130 États membres ont accepté à l’unanimité la proposition d’inscrire le jaguar aux 2 annexes, pour protéger cette espèce, dont l’aire de répartition s’étend sur 19 États, en partant des États-Unis jusqu’en Argentine, et dans presque tous les pays entre les deux. L’Annexe I offre la plus grande protection possible, l’Annexe II stipule que les pays doivent coordonner leurs efforts de conservation en faveur de l’espèce.
Matt Collis, directeur de la politique internationale chez IFAW et responsable de la délégation CMS, se félicite de cette décision : « Il s’agit d’une importante victoire pour la conservation du jaguar. IFAW soutenait fermement cette proposition de protection du jaguar. Cet animal illustre les problèmes auxquels font face de nombreuses espèces migratrices. Pour que le jaguar survive en Amérique, il est essentiel de mettre fin à la perte de l’habitat et à la destruction des corridors de migration, surtout quand il s’agit de populations isolées et menacées d’extinction ».
« La CMS représente une chance unique pour veiller à ce que nous mettions tout en œuvre pour la protection de cet animal sur l’ensemble des États de son aire de répartition. Il est crucial que ces mesures de protection soient mises en place pour contribuer à sa conservation aussi bien à court terme qu’à long terme ».
Une inscription aux Annexes I et II devrait entraîner une meilleure coopération dans la région. Cela profiterait notamment à la gestion des populations transfrontalières, à l’entretien ou à la création de corridors clés de migration en faveur des populations isolées et cela empêcherait une nouvelle perte d’habitat et le déclin du nombre de jaguars.
Bien que le jaguar soit classé dans la catégorie Quasi menacé (NT) au niveau mondial, 13 États de l’aire de répartition ont déclaré le félin En danger (EN), quatre en Vulnérable (VU) et deux ont déjà subi une extinction au niveau local. La proposition était portée par six pays d’Amérique latine, ce qui correspond au plus grand nombre de pays derrière une proposition à la CMS, en excluant celles qui sont soutenues collectivement par les États membres de l’UE. Cela démontre l’ampleur du soutien régional pour cette espèce renommée.
Le statut mondial du jaguar dans la catégorie Quasi menacé s’explique par son évaluation basée surtout en fonction de la population en Amazonie qui est plus grande et la mieux lotie. Cependant, une étude en 2018 a montré que quand les critères de la Liste Rouge de l’UICN s’appliquent aux 33 populations de jaguar, celles-ci correspondent aux statuts En danger ou En danger critique de par leur taille réduite, leur isolation et le manque de gestion suffisante.
Matt Collis précise : « La situation du jaguar est typique de celle des grands mammifères qui doivent traverser des habitats fragmentés répartis sur différents pays. Les études montrent que 26 populations au moins de jaguars se déplacent régulièrement et traversent les frontières entre différents États, à la recherche de partenaires et de nourriture. Il est essentiel de préserver les liens entre les différentes petites sous-populations de jaguars qui traversent les frontières, afin de les protéger dans l’ensemble des États de l’aire de répartition qui les abritent ».
La moitié des États de l’aire de répartition du jaguar sont des États membres de la CMS. Les décisions prises lors de cette conférence, qui a débuté lundi et se poursuivra jusqu’à samedi (22), auront des répercussions sur l’avenir de nombreuses autres espèces migratrices.
FIN
Pour plus d’informations ou pour organiser des interviews avec des experts d’IFAW, veuillez contacter : Clare Sterling sur son portable +44 (0)7917 507717 ou par email csterling@ifaw.org. Des entretiens sur Skype peuvent être organisés sur demande.
Notes aux rédacteurs :
Le Costa Rica, l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, le Paraguay et l’Uruguay ont proposé l’inscription du jaguar aux Annexes I et II.
L’objectif de la CMS est de rassembler les pays afin qu’ils coopèrent à la gestion et à la protection des espèces, en particulier pour les espèces en danger qui sont migratrices et qui traversent les frontières nationales. Des informations et des documents sur la CMS sont disponibles ici : https://www.cms.int/en/cop13
IFAW diffuse les actualités issues des débats à partir de plusieurs comptes sur Twitter y compris @Action4IFAW http://twitter.com/action4ifaw
Des images seront disponibles et mises à disposition pour les médias
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