Ilaria Di Silvestre
consultation publique sur le Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages : une occasion d’agir
consultation publique sur le Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages : une occasion d’agir
On estime que la valeur du commerce illégal d’espèces sauvages atteint 20 milliards de d’euros par an et il est considéré comme la plus grande menace directe sur la survie de nombreuses espèces animales. Une grande partie de ce commerce vise des animaux vivants, destinés à l’industrie des animaux de compagnie ou aux marchés alimentaires du monde entier.
Le Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages est en cours de renouvellement et fait l’objet d’une consultation publique.
Adopté par la Commission européenne en 2016, et approuvé par le Conseil et le Parlement, le Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages a permis de créer un élan politique renforcé pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, d’accroître la coopération entre les forces de l’ordre et de renforcer le rôle et le profil de l’UE dans les négociations internationales. En vigueur jusqu’en 2020, il détaillait 32 lignes d’action pour la prévention, l’application de la loi et les partenariats mondiaux en la matière.
Même si des progrès satisfaisants ont été réalisés au cours des quatre années de mise en œuvre du Plan d’action, le trafic d’espèces sauvages constitue toujours l’une des principales menaces pour la conservation des espèces. Il a également des effets profondément négatifs sur la stabilité des écosystèmes et sur la sécurité nationale, régionale et mondiale.
En décembre, une période de consultation publique invite les citoyens et les organisations à fournir des preuves et à partager leurs points de vue sur l’efficacité, l’efficience, la cohérence, la pertinence et la valeur ajoutée de l’UE en lien avec le Plan d’action contre le trafic d’espèces sauvages. Les résultats de la consultation permettront de préparer l’évaluation et la révision du nouveau Plan d’action.
Le Plan d’action ne répond pas suffisamment aux attentes dans plusieurs domaines critiques.
- Lutter contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages. Si le Plan d’action initial a contribué à renforcer la sensibilisation et la capacité des experts concernés à lutter contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages, la question des marchés et du commerce en ligne doit être une priorité plus importante dans l’agenda politique. Nous considérons que la cybercriminalité liée aux espèces sauvages doit bénéficier du même niveau de priorité que les autres cybercrimes qui menacent la santé humaine, l’économie, la sécurité et l’éducation.
- Réduire la demande des consommateurs pour les produits issus de la faune sauvage. IFAW cherche à mettre en œuvre des initiatives de réduction de la demande fondées sur des faits dans les principaux pays consommateurs, y compris au sein de l’UE. Le Plan d’action doit encourager et soutenir la recherche sur les changements de comportement au sein des principaux marchés de produits issus de la faune sauvage les plus demandés, afin de garantir la mise en œuvre d’initiatives efficaces de réduction de la demande.
- Bien-être animal. IFAW accorde une grande importance aux soins et au bien-être des animaux victimes du commerce illégal dans l’UE qui sont saisis ou confisqués. La question reste un défi pour les États membres de l’UE, qui disposent de ressources et de compétences différentes, parfois insuffisantes. Les impératifs de bien-être animal et de conservation de la faune sauvage pourraient se trouver améliorés par la formation, l’établissement de rapports cohérents et transparents, et la mise en place d’un réseau d’installations de sauvetage et de sanctuaires pour les animaux confisqués.
- Implication du secteur privé. Le Plan d’action de 2016 a souffert d’un manque d’implication du secteur privé et de la société civile à travers l’Europe, ce qui a conduit à des résultats globalement faibles ou imprécis. Le secteur privé (banques, sociétés de transport, sociétés de messagerie, etc.) et les organisations non gouvernementales jouent un rôle important et devraient faire partie des processus de planification et de renseignement tant au niveau européen que national.
- Harmonisation, financement et suivi. La mise en œuvre du Plan d’action a également souffert de défauts structurels ; par exemple, il est presque impossible de mesurer les progrès accomplis car il n’y a pas d’indicateurs ou de points de référence définis. Les États membres n’ont, pour la plupart, pas partagé de plans publics ni alloué de ressources suffisantes pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages.
La consultation publique que mène actuellement la Commission européenne en vue de la révision du Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages est une étape bienvenue.
IFAW a bon espoir que la prochaine version du Plan d’action répondra au besoin urgent d’un changement transformateur dans la façon dont nous interagissons avec la faune sauvage. Le lien essentiel entre la santé de la nature et la santé humaine doit se refléter dans le nouveau Plan d’action.
Aujourd’hui plus que jamais, nous appelons toutes les parties prenantes à participer à l’élaboration de la prochaine version du Plan d’action pour en faire un outil politique innovant et pointu : un plan plus inclusif, plus efficace et plus responsable, qui donne de meilleurs résultats sur la scène nationale et internationale.
Le nouveau Plan d’action doit bien sûr aussi tenir compte des enseignements tirés de l’actuelle pandémie de COVID-19 provoquée par le SRAS-CoV-2. En tant que zoonoses, comme le SRAS-CoV en 2003, ces virus sont transmis des animaux à l’homme. Les marchés d’animaux vivants, comme ceux où sont nées ces deux pandémies, continuent d’exister ici même en Europe et dans le monde entier.
L’évaluation par la Commission européenne du Plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages permettra de préparer la révision du Plan d’action. Nous invitons tout le monde à participer à cette consultation publique cruciale de la Commission européenne ; chaque voix compte !
Vous pouvez nous rejoindre dès aujourd’hui en répondant au questionnaire en trois étapes simples
- Allez sur le site de l’évaluation du plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages.
- Cliquez sur « Se connecter » en haut de l’écran et saisissez vos informations de connexion si vous avez déjà un compte OU sélectionnez le bouton « Créer un compte ».
- Complétez le questionnaire en suivant ces instructions simples et les recommandations.
Remarque : Si vous ne pouvez pas utiliser le questionnaire en ligne, vous pouvez envoyer vos commentaires par e-mail à l’adresse env-cites@ec.europa.eu
Cette consultation publique comporte trois parties : (1) à propos de vous, (2) consultation publique, et (3) commentaires d’experts. Les instructions ci-dessus se réfèrent à la partie 2, qui s’adresse à un public de « non-experts ». Si vous êtes également intéressé par la troisième partie du questionnaire de la Commission européenne (adressée aux experts) ou si vous voulez en savoir plus sur la position d’IFAW pour la révision du Plan d’action, veuillez cliquer ici.
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