Prévention de la criminalité liée aux espèces sauvages — Europe
l’Union européenne est considérée comme le troisième importateur d’espèces sauvages illégales au monde.des ONG demandent l’interdiction du commerce de l’ivoire en Europe
des ONG demandent l’interdiction du commerce de l’ivoire en Europe
Le vendredi 8 décembre 2017, dernier jour de consultation publique sur le commerce de l’ivoire dans l’Union européenne, la Commission européenne a organisé une réunion avec les parties prenantes afin d’entendre leurs points de vue sur les mesures à prendre dans l’Union européenne pour lutter efficacement contre le trafic d’ivoire. Les éléphants traversent leur plus grave crise depuis des décennies en raison du braconnage pour leur ivoire. On estime que les populations d’éléphants diminuent de 8 % par an et au moins 20 000 éléphants d’Afrique sont braconnés chaque année.
Pendant cette réunion, les ONG ont expliqué à la Commission comment l’Union européenne contribuait au trafic international d’ivoire en tant que région privilégiée de transit, de consommation et d’exportation et ont fait état des dommages que ce trafic causait aux communautés :
- les exportations d’ivoire de l’UE stimulent la demande mondiale, surtout en Asie où se concentrent les principaux marchés d’ivoire illégal ;
- en raison de sa légalité, le marché domestique d’ivoire de l’Union européenne confère de la légitimité à l’ivoire, qui devient un produit désirable, et sert de couverture au blanchiment de l’ivoire illégal ;
- le commerce international de l’ivoire implique des réseaux criminels transnationaux, coûte la vie à de nombreux écogardes chargés de protéger la faune sauvage et fait du tort aux communautés ainsi qu’à l’économie des pays en développement (par exemple, en réduisant les revenus issus du tourisme).
Par conséquent, les ONG dédiées à la conservation et à la protection des animaux ont décidé de s’unir pour appeler l’Union européenne à interdire complètement et de façon permanente le commerce extérieur et domestique de l’ivoire brut et travaillé, à l’exception de quelques rares exemptions pour les musées, les instruments de musique et les antiquités contenant de l’ivoire en infime quantité, que ce soit en poids ou en pourcentage.
Le trafic d’ivoire est un problème d’envergure mondiale. Permettre que des marchés d’ivoire continuent d’exister revient à encourager la demande d’ivoire issu du braconnage et sert en même temps de couverture au blanchiment. Les organisations signataires du présent communiqué ne pointent pas du doigt la possession ou l’héritage d’objets en ivoire obtenus légalement ni les échanges entre musées.
De manière générale, l’opinion est largement favorable à la fermeture du marché d’ivoire européen : plus de 90 % des Européens ne souhaitent pas acheter de produits en ivoire1, les membres du Parlement européen se sont prononcés en faveur de la fermeture2, à l’instar de la plupart des pays de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique3, de 165 scientifiques provenant de 33 pays différents – dont 13 sont membres de l’Union européenne4 – de plus de 50 organismes de conservation dans le monde5, de chefs spirituels6, d’un législateur de Hong Kong7, d’entreprises de commerce en ligne comme eBay8 et d’une maison de vente aux enchères australienne, qui a mis fin à presque toutes ses ventes de produits en ivoire9.
Les ONG signataires du présent communiqué de presse, qui ont également soumis à la Commission européenne un briefing commun sur le commerce européen de l’ivoire, continueront de débattre avec la Commission et les autres institutions de l’UE pour faire pression en faveur de l’application urgente de mesures très strictes visant à contrôler le commerce de l’ivoire tel qu’il existe actuellement dans l’UE. Une proposition de la Commission européenne est attendue en milieu d’année 2018.
Ce communiqué résulte des organisations suivantes : Born Free Foundation, David Shepherd Wildlife Foundation, Eurogroup for Animals, Environmental Investigation Agency, Humane Society International/Europe, IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux), Pro Wildlife, Robin des Bois et Wildlife Conservation Society.
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