la CITES condamne le Japon pour son commerce de produits dérivés d’espèces de baleines menacées
la CITES condamne le Japon pour son commerce de produits dérivés d’espèces de baleines menacées
2 octobre 2018
Les organisations de conservation sont ravies d’apprendre, aujourd’hui, que l’importation et la vente par le Japon de produits dérivés de rorqual boréal issus de leur programme de chasse « scientifique » dans le Pacifique nord ont été déclarées illégales par l’organisme international chargé de protéger les espèces menacées de la commercialisation.
Le rorqual boréal figure en Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ce qui signifie que le commerce de produits issus de cette espèce est interdit. Étant donné que le Japon chasse principalement des rorquals boréaux en haute mer et au-delà de ses eaux nationales, et en vertu des règles de la CITES, rapporter ces produits au Japon est considéré comme du commerce international (appelé « introduction en provenance de la mer »). Actuellement, le Japon chasse 134 rorquals boréaux chaque année (le troisième plus gros animal au monde) dans le cadre de son programme de chasse « scientifique » dans le Pacifique nord.
Au cours de sa 70e réunion annuelle à Sotchi, en Russie, les membres du Comité permanent de la CITES ont conclu, quasiment à l’unanimité, que le Japon violait la convention en débarquant des centaines de tonnes de viande de rorqual boréal, principalement à des fins commerciales. Le Comité a ensuite conclu que le Japon devait prendre des mesures immédiates afin de remédier à cette question de conformité et présenter un rapport portant sur les mesures précises d’ici le 1er février 2019 afin qu’elles soient étudiées lors de la prochaine réunion du Comité en mai 2019. Lors de cette réunion, si le Comité n’accepte pas le plan de correction japonais, il pourra alors recommander aux 182 autres gouvernements d’imposer des sanctions au Japon.
« C’est une victoire importante pour les rorquals boréaux et un nouveau revers infligé par la communauté internationale à la chasse prétendument « scientifique » du Japon, a déclaré Matthew Collis, Directeur des conventions internationales du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Pendant 16 ans, le Japon a importé et vendu des produits dérivés de rorqual boréal ; il s’agit d’une violation intentionnelle et répétée des règles de la CITES qui doit cesser. »
Sue Fisher, consultante auprès de l’Animal Welfare Institute (Institut du bien-être animal), a félicité le Comité permanent pour cette décision : « Tout ce qui ne relève pas d’une réprimande ferme à l’égard de l’exploitation commerciale de longue date et à grande échelle du rorqual boréal par le Japon sous couvert de recherche aurait eu des conséquences dévastatrices, non seulement pour la protection des espèces menacées contre les intérêts commerciaux, mais également pour la crédibilité de la CITES. »
Pendant des années, le Japon a présenté sa chasse à la baleine comme une entreprise « scientifique », mais cet argument n’est pas pertinent pour la CITES, qui réglemente l’utilisation finale des produits après leur introduction au Japon. Chaque rorqual boréal est majoritairement conditionné à des fins purement commerciales, ce qui représente des milliers de tonnes de viande issue de plus de 1 500 rorquals au cours des 16 dernières années. Cependant, le Japon a utilisé les certificats CITES, qui ne devraient couvrir que l’importation d’échantillons scientifiques limités, pour importer de la viande et des parties de rorqual boréal à des fins de commerce dans tout le Japon.
« Il n’y a aucun doute quant à la non-conformité du Japon. Avec cette décision, le Comité permanent de la CITES a placé l’intégrité de la convention au-dessus de la politique, a déclaré Erica Lyman, professeur de droit au sein de l’International Environmental Law Project (Projet de droit environnemental international), de l’école de droit Lewis & Clark. »
« Cette décision des membres de la CITES prouve que les efforts de conservation au niveau international sont efficaces. Le Japon a pratiqué, pendant de nombreuses années, un important commerce d’espèces menacées. Aujourd’hui, il doit se conformer de manière permanente au traité interdisant l’importation de la viande et de la graisse de rorqual boréal, a déclaré Astrid Fuchs, chef de programme au WDC (Whale and Dolphin Conservation - Conservation des cétacés et des dauphins). »
« Le problème posé par l’utilisation de viande de rorqual boréal pêché en haute mer par le Japon est non négligeable, à la fois pour les baleines, mais également pour l’intégrité de la CITES. Le Japon a un rôle majeur dans l’importation et l’exportation de produits issus de la faune sauvage et il est désormais clair que ce pays ne respectait pas les règles sur ce sujet. Il devra aujourd’hui suivre les instructions reçues ou faire face à des conséquences potentiellement graves, a expliqué Mark Simmonds, spécialiste des mammifères marins à la Humane Society International. »
La condamnation de la nature commerciale de la chasse japonaise au rorqual boréal arrive après un jugement de 2014 de la Cour internationale de justice, qui a déclaré que la chasse japonaise dans l’Antarctique n’avait aucun but scientifique. Le mois dernier, la Commission baleinière internationale (CBI) a conclu que la chasse pratiquée par le Japon n’était pas scientifiquement justifiée et a voté pour interdire les tentatives du pays visant à reprendre la chasse commerciale à la baleine.
Fin
IFAW : Clare Sterling, portable +44 (0)7917 507717, csterling@ifaw.org
WDC : Astrid Fuchs, +49 176 9924 4144, astrid.fuchs@whales.org
Humane Society International : Mark Simmonds, Royaume-Uni +44 (0)7809 643000, msimmonds@hsi.org
Humane Society International : Nicola Beynon, +61 (0) 415 954 600, nicola@hsi.org.au
International Environmental Law Project : Erica Lyman, +1 503 768 6715, ejt@lclark.edu
Animal Welfare Institute : Marjorie Fishman, +1 (202) 446-2128, margie@awionline.org
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