Sauvons la baleine franche de l’Atlantique Nord
Lire la suitedes recherches menées par ifaw confirment que la mortalité des baleines franches de l’Atlantique nord est majoritairement due à l’homme
des recherches menées par ifaw confirment que la mortalité des baleines franches de l’Atlantique nord est majoritairement due à l’homme
Selon la vétérinaire d’IFAW, le Dr Sarah Sharp, « entre 2003 et 2018, parmi tous les cas où la cause de la mort a pu être identifiée, aucune baleine franche de l’Atlantique nord jeune ou adulte n’est morte des suites de causes naturelles. Pas une seule. » C’est l’un des éléments inattendus qui ressort des résultats de cette nouvelle publication scientifique publiée aujourd’hui dans la revue Diseases of Aquatic Organisms. Elle a été menée sous la direction du Dr Sharp qui a rassemblé une équipe multiagences.
Sur un total de 70 baleines, la cause de la mort a été déterminée de manière certaine pour 43 d’entre elles. Parmi ces dernières, presque 90 % sont mortes des suites directes de deux causes anthropiques : des traumatismes résultant d’un enchevêtrement ou d’une collision avec un navire.
Ces deux causes de décès sont atroces. L’enchevêtrement entraîne immédiatement des incidents traumatiques de noyades dans certains cas et, dans d’autres, une mort lente et douloureuse en raison des contraintes que provoque l’enroulement du cordage. Malgré les efforts déployés pour limiter les risques, les morts dues à l’enchevêtrement sont passées de 21 % à 51 % depuis des études remontant aux années 70. Lorsque la baleine s’enchevêtre dedans, la corde, qui s’enroule autour des nageoires, de la queue, de la tête ou de la bouche du cétacé, entraîne des lacérations profondes ou des amputations partielles des nageoires. Les collisions avec des navires entraînent également des traumatismes mortels, notamment des fractures importantes du crâne, de la mâchoire et des vertèbres, ainsi que des entailles profondes qui provoquent de graves hémorragies ou des amputations de la queue.
La baleine franche de l’Atlantique nord habite l’un des couloirs océaniques les plus industrialisés, le long de la côte entre la Floride et le golfe du Saint-Laurent dans l’est du Canada. Étant donné l’activité humaine dans cette région, les menaces létales que sont les enchevêtrements et les collisions avec les navires sont particulièrement élevées. C’est d’autant plus inquiétant qu’il ne reste qu’environ 411 baleines franches de l’Atlantique nord dans le monde aujourd’hui. Bien que la chasse commerciale à la baleine franche ait été interdite en 1935, les enchevêtrements et les collisions avec des navires continuent d’entraîner un fort déclin de leur population.
Selon le Dr Sharp, « cette étude prouve incontestablement que ces animaux ne peuvent pas vivre l’intégralité de leur vie fertile car ils meurent prématurément à cause des activités humaines. Cette petite population ne peut pas faire face à un nombre de morts si élevé. Cependant, il y a une bonne nouvelle. Il est possible de prévenir ces causes de mortalité en mettant en œuvre immédiatement des mesures de lutte ciblées et agressives aux États-Unis et au Canada. »
Sur la base des résultats de leurs recherches, le Dr Sarah Sharp et son équipe ont recommandé l’utilisation de dispositifs de pêche sans cordage, l’extension des restrictions de vitesse pour les navires afin d’inclure des zones plus vastes de l’habitat des baleines franches et la mise en place de stratégies de gestion comme la fermeture de la pêche.
Le Dr Sharp conclut ainsi : « Avec une population si faible et la diminution des taux de naissance, la perte d’un seul individu est un coup terrible pour le rétablissement de l’espèce dans son ensemble. Les données révèlent une réalité très concrète, qu’il nous faut changer immédiatement pour sortir l’espèce de l’extinction. »
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