Qu’est-ce que la déforestation et quelles sont ses conséquences sur les espèces sauvages ?
Qu’est-ce que la déforestation et quelles sont ses conséquences sur les espèces sauvages ?
La déforestation est l’une des plus graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biodiversité et sur la santé de notre planète. En effet, la diminution des forêts met en péril la survie d’innombrables espèces de plantes et d’animaux à travers le monde. Quelles sont les causes de la déforestation ? Quelles en sont les conséquences ? Mais surtout, quelles sont les mesures de conservation à adopter de toute urgence afin de préserver la riche biodiversité de notre planète ?

IFAW est une organisation internationale qui œuvre pour la protection des espèces sauvages et de leurs habitats à travers le monde. Comme la déforestation fait partie des plus graves menaces qui pèsent sur les espèces sauvages, certains de nos projets consistent à planter des arbres et à protéger les forêts dans les zones où vivent des espèces en danger et menacées. Découvrez les effets de la déforestation sur les espèces sauvages et les actions d’IFAW pour y faire face !
Qu’est-ce que la déforestation ?
La déforestation consiste à raser ou à éclaircir des forêts afin d’en récupérer les terres pour d’autres usages. Il s’agit donc d’abattre des arbres et de défricher des terres pour en faire des surfaces agricoles, par exemple, ou pour construire des routes et des zones d’habitation. La déforestation représente un enjeu écologique majeur, qui met en péril l’équilibre des écosystèmes, du climat et de la biodiversité.
Il est très important d’en comprendre les causes et les conséquences afin d’élaborer des stratégies efficaces pour protéger les forêts qui nous restent.
Quelles sont les causes de la déforestation ?
La déforestation est due à plusieurs causes, à la fois humaines et naturelles, qui concourent à la diminution rapide de la couverture forestière à l’échelle mondiale.
L’agriculture
La principale cause de la déforestation est le développement de l’agriculture. Beaucoup de forêts sont en effet abattues pour créer des champs ou des pâturages, au service de l’agriculture commerciale à grande échelle ou de petites exploitations. De vastes pans de la forêt amazonienne ont ainsi été détruits pour laisser place à la culture du soja, par exemple.
En matière de déforestation et d’effets néfastes sur les espèces sauvages, l’huile de palme est l’une des cultures les plus dévastatrices qui existent. La demande croissante pour cette huile, que l’on retrouve dans une multitude de produits alimentaires et cosmétiques, a conduit à la création d’immenses plantations de palmiers à huile. L’Indonésie et la Malaisie, en particulier, font l’objet d’une déforestation massive à cause de la production d’huile de palme.
L’élevage
L’élevage nécessite d’immenses surfaces de terres. Des forêts entières sont donc abattues pour mettre en place des zones de pâturage, mais aussi des surfaces agricoles destinées à cultiver de quoi nourrir le bétail.
L’exploitation du bois
La demande de bois et de produits ligneux est source d’intenses activités d’exploitation forestière. Or ces activités entraînent une déforestation massive car, même en plantant de nouveaux arbres, la croissance de ceux-ci est bien trop lente pour compenser le rythme d’abattage des arbres. L’exploitation illégale des forêts est également un enjeu majeur, puisqu’elle représente 15 à 30 % de la production de bois à l’échelle mondiale.
Les incendies
Les incendies, qu’ils soient spontanés ou d’origine anthropique, contribuent également à la déforestation. Le danger des incendies spontanés est qu’ils peuvent rapidement s’étendre par temps sec. Mais de nombreux incendies sont directement causés par l’homme, pour défricher des terres à des fins agricoles ou de développement urbain. Les feux incontrôlés qui ont ravagé l’Amazonie récemment ont été très médiatisés en raison de leurs conséquences dévastatrices. Fin 2023, IFAW a soutenu les opérations de sauvetage et de réhabilitation menées par l’institut Tamandua, une organisation locale qui sauvait des animaux sauvages touchés par les feux.

L’extraction minière
Les activités extractives nécessitent d’abattre des forêts pour accéder aux ressources qui se trouvent dans les sols, qu’il s’agisse de minerais, de pétrole ou de gaz. L’Amazonie et le bassin du Congo, en particulier, font l’objet d’une intense déforestation due aux activités minières.
Les routes
Les routes sont également source de déforestation, puisque leur construction nécessite de dégager de l’espace. Mais la déforestation due aux routes ne s’arrête pas là : plusieurs études ont en effet montré que l’existence de routes et d’autoroutes contribue à aggraver la déforestation en donnant accès à des zones forestières autrefois préservées par leur isolement. Ainsi, la création de routes conduit souvent à une augmentation de l’exploitation forestière, des activités agricoles et du développement urbain.
L’urbanisation
L’expansion urbaine nécessite l’abattage de forêts pour construire des zones d’habitation, des centres commerciaux et des infrastructures. L’urbanisation rapide dans des pays comme l’Inde et la Chine a ainsi entraîné une diminution massive des forêts, sous l’effet de l’expansion des villes.
En quoi la déforestation aggrave-t-elle le changement climatique ?
En perturbant le cycle du carbone et en augmentant les émissions de gaz à effet de serre, la déforestation contribue de manière significative au changement climatique.

Elle détruit des puits de carbone
Les forêts sont des puits de carbone : elles absorbent du dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère et le stockent dans leur biomasse. Lorsque des arbres sont abattus ou brûlés, le carbone qu’ils stockaient est relâché dans l’atmosphère. L’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère contribue à l’effet de serre, qui retient la chaleur dans l’atmosphère et fait augmenter la température de la Terre.
La déforestation est à l’origine d’environ 10 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Elle réduit également la quantité d’arbres disponibles sur Terre pour absorber le CO2 présent dans l’atmosphère, ce qui aggrave le problème et accélère le changement climatique.
Elle perturbe le cycle de l’eau
La diminution de la surface des forêts réduit également la capacité de stockage des sols et perturbe les cycles de l’eau au niveau local. Les forêts jouent en effet un rôle crucial dans le cycle de l’eau, en régulant les pluies, l’évaporation des sols et la recharge des nappes phréatiques. En perturbant chacun de ces phénomènes, la déforestation modifie les régimes météorologiques, réduit les précipitations et altère les conditions climatiques.
Elle enclenche des cercles vicieux
La déforestation peut entraîner des cercles vicieux qui aggravent le changement climatique. Par exemple, la hausse des températures due au réchauffement climatique augmente l’intensité et la fréquence des feux de forêt, qui à leur tour contribuent à la déforestation et à l’augmentation des quantités de CO2 relâché dans l’atmosphère, ce qui contribue à l’augmentation des températures.
Ces phénomènes interconnectés mettent en lumière le rôle crucial que jouent les forêts dans le maintien de la stabilité du climat. Afin d’atténuer les effets du changement climatique, nous devons drastiquement réduire la déforestation à travers le monde.
La déforestation n’est pas seulement un enjeu environnemental local. C’est un problème d’envergure mondiale, qui a des conséquences majeures sur la stabilité climatique et sur la santé de notre planète.
Les effets de la déforestation sur les espèces sauvages
La déforestation est source de perte d’habitat, de fragmentation des habitats et de conflits entre l’homme et la faune, qui constituent des menaces majeures pour les animaux sauvages.
Lorsque l’on abat des forêts, d’innombrables espèces perdent leur habitat et les ressources dont elles ont besoin pour survivre, ce qui fait décliner leurs populations et peut même en conduire certaines à l’extinction. La fragmentation des habitats divise les forêts en de petits îlots épars, ce qui peut entraver les déplacements des animaux, réduire la diversité génétique et perturber les régimes de reproduction.
De plus, à mesure que les activités humaines empiètent sur les habitats naturels, la probabilité de conflits entre humains et animaux sauvages augmente, avec toutes les conséquences que cela implique pour les animaux comme pour les hommes.
Quels sont les animaux les plus touchés par la déforestation ?
Voici les espèces qui sont aujourd’hui les plus menacées par la déforestation, sur chaque continent.
L’orang-outan
La production d’huile de palme met en grave péril les habitats des orangs-outans à Bornéo et à Sumatra. L’explosion de la demande pour cette huile peu chère et aux multiples usages a en effet conduit à une hausse massive de la production.
La déforestation due à la culture du palmier à huile a dépouillé les orangs-outans de leurs habitats et de leurs sources de nourriture, entraînant une forte diminution de leur population. Chassés de leurs habitats, les orangs-outans se retrouvent contraints de migrer vers d’autres zones, de plus en plus près des hommes, entraînant une augmentation du nombre d’orangs-outans blessés ou tués par des humains. De jeunes orangs-outans sont également capturés pour être vendus illégalement en tant qu’animaux de compagnie.

Le rhinocéros de Sumatra
Cette espèce de rhinocéros indigène d’Asie du sud-est est en danger critique d’extinction : il n’en reste plus qu’une trentaine d’individus à l’état sauvage. Tout comme les orangs-outans, ces rhinocéros sont fortement impactés par la déforestation sur les îles de Bornéo et de Sumatra due à la production d’huile de palme, qui détruit les denses forêts tropicales dont ils dépendent pour vivre, se nourrir et se reproduire.
De plus, la déforestation ouvre des espaces autrefois inaccessibles, ce qui expose les rhinocéros de Sumatra à un risque de braconnage accru.
Le chimpanzé
La déforestation est l’une des principales causes de la perte d’habitat des chimpanzés. Au début des années 2000, plus de 80 % des forêts indigènes d’Afrique de l’Ouest avaient été rasées afin de laisser place à l’agriculture. Or ces primates arboricoles dépendent des arbres pour se nourrir, s’abriter et se protéger des prédateurs.
En les privant de leurs habitats naturels, la déforestation pousse les chimpanzés à s’aventurer de plus en plus près des habitations humaines en quête de nourriture, ce qui augmente les risques de conflits avec l’homme et de transmission de maladies.
Le paresseux nain
Le paresseux nain ne vit que sur la minuscule île Escudo de Veraguas, au large des côtes du Panama. Les forêts de mangroves de cette petite île constituent l’habitat principal des paresseux nains, qui y trouvent leur nourriture et leur abri. Or ces forêts de mangroves ont été considérablement amputées par la déforestation due à la construction d’infrastructures et à l’exploitation du bois, ce qui a détruit et fragmenté l’habitat des paresseux nains.
À mesure que leur habitat diminue, les paresseux nains perdent leurs sites de reproduction et deviennent la cible des chasseurs et des prédateurs. Leur population a donc drastiquement chuté, passant d’environ 500 individus en 2001 à seulement 70 selon les derniers chiffres officiels de 2012.
Le monarque
Les monarques sont de splendides papillons connus pour leurs impressionnantes migrations. Ce que peu de personnes savent, en revanche, c’est que l’UICN a récemment revu le statut de cette espèce, désormais classée dans la catégorie « en danger » en raison des menaces que font peser sur elle la destruction des habitats et le changement climatique.
Pour survivre aux mois d’hiver, les monarques migrent vers des zones de forêts très précises, telles que les forêts de pins oyamels dans les montagnes du centre du Mexique. Or, à cause de la déforestation, ces papillons ont de plus en plus de mal à retrouver des conditions propices à leur survie durant l’hiver.
Ces papillons sont également confrontés à la perte d’habitat dans leurs zones de reproduction et de migration en Amérique du nord. En effet, les pesticides et les herbicides utilisés dans ces régions pour l’agriculture intensive tuent les monarques et les asclépiades, les plantes dont se nourrissent leurs larves.
Le koala
Ces marsupiaux emblématiques d’Australie sont menacés par la déforestation des eucalyptus, arbres dans lesquels ils vivent et dont ils se nourrissent.
En réduisant l’habitat des koalas, la déforestation fragmente leurs populations et diminue leur capacité à trouver de la nourriture et des partenaires pour se reproduire. De plus, la déforestation oblige les koalas à partir à la recherche de nouveaux habitats, ce qui les confronte à un risque accru de prédation ou de collisions avec des véhicules. La destruction des forêts d’eucalyptus réduit également les sources de nourriture des koalas, dont beaucoup souffrent de malnutrition ou de la faim.
Les lémuriens
Les lémuriens sont une famille de primates que l’on ne trouve que sur l’île de Madagascar. Or, en raison de l’expansion agricole, de l’exploitation forestière, des activités minières et de la production de charbon, les forêts de Madagascar disparaissent à un rythme rapide. Entre 2000 et 2016, on estime que plus de 3 millions d’hectares de forêts y ont été rasés, provoquant l’extinction de 61 espèces de lémuriens.
Piégés dans des zones de plus en plus petites et fragmentées, les lémuriens sont confrontés à davantage de concurrence pour les ressources et à un risque accru de prédation. La diminution des forêts les expose également au risque d’être chassés ou de se faire capturer pour être vendus en tant qu’animaux de compagnie.
Le jaguar
Le jaguar est le plus grand félin d’Amérique. Il fait partie des nombreuses espèces menacées par la déforestation à grande échelle de la forêt amazonienne. Ces grands prédateurs ont en effet besoin de vastes habitats forestiers pour chasser et se reproduire, habitats qui diminuent aujourd’hui à rythme rapide.
La perte d’habitat oblige les jaguars à vivre de plus en plus près des zones habitées par l’homme. Ils sont alors tentés de s’attaquer aux cultures et au bétail, ce qui augmente leur risque de se faire tuer en représailles ou d’être victimes de braconnage.
L'éléphant d'Afrique
La déforestation due au développement de l’agriculture et de l’élevage représente une menace majeure pour les éléphants d’Afrique, qui ont besoin de vastes espaces pour trouver de la nourriture, de l’eau, des partenaires et des zones propices pour se reproduire. Les habitats des éléphants d’Afrique sont de plus en plus fragmentés, ce qui les expose à un manque de ressources et d’espace. Les éléphants s’aventurent donc de plus en plus près des villages, entraînant un risque accru de conflits avec des humains.
Que fait IFAW pour aider les animaux touchés par la déforestation ?

IFAW met en œuvre de nombreux projets pour aider les animaux victimes des effets dévastateurs de la déforestation à travers le monde.
Notre initiative Donnons de l’espace, par exemple, consiste à reconnecter des habitats fragmentés afin d’offrir aux éléphants et à d’autres animaux sauvages d’Afrique les vastes espaces dont ils ont besoin. En restaurant et en protégeant des zones et des axes de passage critiques, l’initiative Donnons de l’espace permet de veiller à ce que les animaux puissent trouver de l’eau, de la nourriture et des zones de reproduction.
Plus de 330 000 éléphants bénéficient de cette initiative déployée dans dix habitats clés d’Afrique de l’est et d’Afrique australe.
IFAW travaille également avec les communautés, les gouvernements et d’autres parties prenantes au niveau local afin de favoriser l’adoption de stratégies de conservation et de pratiques d’utilisation des terres durables.
Dans l’État d’Assam, en Inde, nous soutenons par exemple le Wildlife Trust of India (WTI), dont les activités consistent notamment à accompagner les habitants locaux afin qu’ils deviennent moins dépendants de la forêt. Il y a une dizaine d’années, de nombreux villageois succombaient encore à des attaques d’éléphants en forêt. Le WTI a donc équipé les villageois de fours leur permettant de cuisiner leurs repas sans avoir à collecter du bois de feu. Au-delà de sauver des vies et d’améliorer la santé des habitants en réduisant la fumée inhalée en cuisinant, la mise en place de ces fours a également permis de préserver plus de 10 000 arbres qui auraient autrement été abattus pour servir de combustible.
IFAW travaille également avec différents partenaires en Australie, pour sauver et protéger les habitats des koalas. Nos projets sont axés sur la participation communautaire, la conservation des habitats et le plaidoyer politique pour assurer la protection et la conservation à long terme des koalas. Nous travaillons avec des organisations telles que Friends of the Koala et Mosswood Wildlife, qui fournissent des traitements vétérinaires à des centaines d’animaux chaque année, et avec la Koala Clancy Foundation et Bangalow Koalas, qui s’efforcent de restaurer les corridors fauniques des koalas. Nous travaillons également en partenariat avec l’unité de chiens de détection de l’Université de la Sunshine Coast, qui recherche des koalas malades et blessés pour vérifier leur état de santé et étudier leur habitat. Enfin, nous plantons des arbres pour contribuer à restaurer l’habitat des koalas et pour augmenter leurs sources de nourriture et nous menons des opérations de sauvetage des koalas touchés par les feux de brousse.
Partout dans le monde, IFAW s’efforce de protéger les espèces vulnérables et de préserver leurs habitats face aux effets dévastateurs de la déforestation. Mais nous ne pouvons pas y parvenir sans votre aide.
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