Conventions et accords politiques - International
La protection de la faune et des habitats est garantie par des accords internationauxpouvons-nous protéger 30 % de la planète d’ici 2030 ?
pouvons-nous protéger 30 % de la planète d’ici 2030 ?
La 15e Conférence des Parties (CoP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations-Unies se déroule ce mois-ci à Montréal, au Canada.
Depuis 1993, les parties à la CDB se réunissent régulièrement pour décider et évaluer les mesures qu’elles prennent pour mettre en œuvre les trois objectifs de la convention, à savoir : conserver la biodiversité, en faire une utilisation durable et assurer le partage juste et équitable des avantages découlant de son utilisation.
La réunion de la CDB de cette année est particulièrement importante car les pays vont négocier un nouveau Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) pour l’après-2020. Si le Cadre pour l’après-2020 contient toute une série de détails, son élément le plus connu est l’appel à assurer la protection de 30 % de la planète d’ici à 2030, communément appelé le « 30x30 ». Mais c’est beaucoup plus qu’un objectif. Il s’agit d’un plan sur dix ans (sur lesquels il ne reste que huit ans en raison des retards provoqués par la pandémie de COVID-19) visant à protéger la nature et à garantir une utilisation durable de celle-ci tout en partageant équitablement ses avantages.
Le Cadre pour l’après-2020 proposera des objectifs (au nombre de 22 dans la dernière version du projet) présentant ce que les gouvernements du monde entier comptent réaliser pour protéger la nature au cours de la prochaine décennie. C’est ce qui déterminera, dans une large mesure, les sources de financement de la conservation.
Alors que nous arrivons au moment charnière pour de nombreux systèmes naturels, cette nouvelle édition du CMB devient fondamentale. Il est indispensable que chaque pays fasse preuve d’une réelle ambition si nous voulons avoir une chance de prévenir la disparition désastreuse de la biodiversité dans les décennies à venir.
quelles sont les priorités d’IFAW dans le Cadre mondial pour la biodiversité ?
IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) a fait part de ses inquiétudes quant au peu de progrès réalisés à ce jour lors de ces négociations cruciales sur la biodiversité menées par l’ONU. C’est pourquoi nous demandons des actions urgentes pour protéger la nature.
Alors que la biodiversité et les écosystèmes de notre planète sont sur le point de disparaître, il existe toujours un écart considérable entre ce qui est nécessaire pour faire face à cette crise mondiale et le texte inadapté actuellement proposé.
Le Cadre pour l’après-2020 englobe différents thèmes et objectifs proposés qui présentent un intérêt particulier pour IFAW. Parmi ces thèmes, on trouve :
- 30x30 : Il s’agit de l’objectif le plus connu du Cadre, qui vise à préserver 30 % des terres et des océans de la planète d’ici à 2030. C’est le minimum recommandé par les scientifiques, et plus de 100 pays l’ont publiquement soutenu, mais l’objectif fait toujours débat. Outre le pourcentage de terres et d’océans protégés, il est également essentiel que les zones les plus importantes pour la vie sauvage soient conservées, bien connectées et gérées de manière efficace et équitable. De nombreux espaces naturels parmi les plus importants se trouvent sur des terres indigènes, et les peuples autochtones ont toujours été parmi les meilleurs défenseurs de la nature. Il est donc essentiel que l’objectif comprenne le respect du régime foncier et des droits des peuples autochtones et reconnaisse leur rôle essentiel dans la conservation.
Découvrez les efforts d’IFAW pour protéger les habitats essentiels de la faune sauvage en Afrique - Sauver les espèces : Le Cadre comporte également un objectif spécifique de conservation des espèces qui vise à inspirer des actions urgentes. Si on veut atteindre le niveau d’ambition nécessaire pour lutter contre la crise actuelle de l’extinction, l’objectif final doit comporter trois éléments : mettre un terme aux extinctions dues à l’homme, reconstituer les espèces déjà menacées et maintenir les populations d’espèces abondantes afin qu’elles ne deviennent pas menacées.
- Faire cesser la surexploitation de la faune sauvage : La surexploitation est la deuxième plus grande cause de déclin des espèces terrestres sauvages, derrière la perte d’habitat, et la principale cause de déclin des espèces marines. L’objectif du Cadre doit tendre à éliminer toute exploitation, tout commerce et toute utilisation d’espèces sauvages qui sont illégaux, non durables ou qui présentent un risque de propagation d’agents pathogènes.
Découvrez le travail d’IFAW pour combattre la criminalité liée aux espèces sauvages - Prévenir les pandémies : Ironiquement, même si nous avons deux ans de retard sur le Cadre à cause d’une pandémie très probablement provoquée par une exploitation des animaux sauvages, il existe toujours une certaine résistance à l’inclusion dans le Cadre d’aspects directement liés à la prévention des pandémies. Ne pas les inclure serait une occasion manquée de faire le lien évident entre la conservation de la nature et la prévention à la source des pandémies.
- Financer la conservation de la nature : L’une des principales raisons de l’échec du précédent Cadre et de ses objectifs était le manque de financement adapté. Cette fois, un aspect essentiel sera de veiller à ce que des financements soient disponibles, ce qui implique une augmentation considérable des ressources provenant d’investissements publics, philanthropiques et privés, ainsi que la suppression des subventions aux activités qui nuisent à la biodiversité. L’argent disponible (ou son absence) sera une des principales difficultés des négociations, les pays en développement exigeant à juste titre le soutien des nations plus riches pour leur permettre de jouer un rôle actif dans la mise en œuvre d’un Cadre ambitieux.
Le temps manque et le chemin à parcourir pour finaliser le nouveau Cadre est encore long. En décembre prochain, nous espérons que les gouvernements arriveront à Montréal prêts à s’attaquer enfin aux importants problèmes de conservation et de biodiversité qui ne feront que s’aggraver si nous n’agissons pas maintenant. IFAW s’engage à soutenir ces efforts, à la fois lors de la CoP15 et dans la mise en œuvre qui en découlera.
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