Inondations catastrophiques au Kenya : impact sur les communautés et les animaux
Inondations catastrophiques au Kenya : impact sur les communautés et les animaux
12 juin 2024
En avril et mai 2024, des pluies incessantes au Kenya ont tué au moins 235 personnes et provoqué le déplacement de plus de 260 000 autres. Les inondations à Nairobi ont englouti des pans entiers des rues et des maisons, transformant les quartiers en rivières, submergeant les ponts et paralysant les réseaux de transport routier et ferroviaire. Le gouvernement a suspendu les trains de banlieue et fermé partiellement quatre grands axes routiers de la ville.
À Mathare, l’un des plus grands bidonvilles de Nairobi, le bilan est morose. Les maisons, pour la plupart des cabanes en tôle, sont submergées par les eaux ; d’autres ont été complètement emportées par les inondations, laissant les familles dans le dénuement le plus total. Les habitants bloqués se retrouvent dans l’eau jusqu’à la taille pour atteindre un terrain plus sûr, leurs biens en équilibre sur la tête.
La pluie peut être à la fois une bénédiction et une malédiction pour les communautés. Pour certains éleveurs et agriculteurs, elles ont apporté un répit après les sécheresses persistantes. Mais à Nairobi et dans ses environs, elles ont provoqué la mort, la perte des moyens de subsistance et la destruction des biens.
La lutte pour la reconstruction
Hillary Mrando, agriculteur et habitant de Mathare, se tient à côté d’un tas de vêtements et d’un matelas trempé empilés sur des débris de roches sur les rives de la rivière Mathare. Ce sont les seules affaires qu’il a réussi à récupérer dans sa maison
« Les inondations nous ont surpris dans l’obscurité de la nuit et nous avons juste réussi à sortir de la maison à temps, raconte Hillary. Ma maison et tout ce que je possède ont été emportés par la rivière. Notre maison était là-bas. » Il montre une dalle cassée, seul vestige de sa maison.
Les pluies se sont calmées, mais il faut reconstruire après ces inondations catastrophiques. Hillary, qui a six enfants, surveille de près l’état d’une modeste structure construite sur des pilotis en bois, qui sert de chenil à ses animaux. Deux bergers allemands aboient pour annoncer l’arrivée de notre partenaire, la Société de protection et de soins des animaux au Kenya (KSPCA), qui est venue subvenir aux besoins immédiats en soins vétérinaires, renforcer la résilience de la communauté et freiner la propagation de maladies potentiellement transmissibles à l’homme.
« Tous mes cochons ont été emportés par les inondations, explique Hillary. J’ai également perdu une femelle boerbell (une race de chien sud-africaine) très spéciale. Le gouvernement démolit cette semaine toutes les structures situées près des berges des rivières. Je dois donc déménager mes animaux, mes chenils et ma famille dans ma ferme de Kisumu [ouest du Kenya]. Ce déménagement coûte cher, c’est pourquoi je cherche l’aide de personnes bienveillantes. »
Pour Hillary, ses collègues à quatre pattes ne sont pas de simples animaux de compagnie. L’élevage de cochons et d’autres animaux est essentiel à son revenu. La KSPCA a fourni cinq sacs d’aliments pour animaux, des soins vétérinaires urgents et un répit bien nécessaire au milieu des lourdes pertes qu’il a subies. Rien qu’au mois de mai, la KSPCA a également secouru 46 chiens, 72 chiots et 57 chats et chatons dans les banlieues inondées de Nairobi.
Malgré la tragédie, la pluie soulage les communautés d’éleveurs de bétail
Si les pluies ont été tragiques pour les habitants de Nairobi, à 200 kilomètres au sud de la capitale, elles ont été une source de joie pour les communautés d’éleveurs du comté de Kajiado, qui ont souffert des sécheresses prolongées. Au sein de l’écosystème d’Amboseli, le paysage a absorbé chaque goutte de pluie et s’est transformé en une toile d’un vert éclatant et vibrant. Pour les Massaïs de la zone de conservation d’Illaingarunyoni, les pluies marquent la saison de l’abondance et la période la plus merveilleuse de l’année pour la communauté et la faune.
« Nous sommes au paradis. Il suffit de regarder l’herbe fraîche, se réjouit le chef Lupembe, membre du comité de la zone de conservation d’Illaingarunyoni. Il y a assez pour notre bétail, assez pour les éléphants et beaucoup de lait pour nos enfants. » Au loin, deux éléphants prennent un bain de boue dans leur habitat fraîchement régénéré. Les réservoirs d’eau de pluie de la Base des écogardes de la communauté de David Rio sont remplis d’eau douce, ce qui remonte le moral des écogardes qui protègent l’un des derniers corridors pour la faune hors du parc national d’Amboseli et donnent de l’espace aux animaux sauvages pour se déplacer.
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