nouveau rapport : les animaux et les Hommes dans la guerre et les conflits
nouveau rapport : les animaux et les Hommes dans la guerre et les conflits
20 juin 2022
L’analyse réalisée par IFAW met en lumière les effets des conflits armés sur les animaux et appelle à un changement radical de politique
(Reims, France, 20 juin, 2022) —Le Fonds international pour la protection des animaux émet le rapport intitulé « Les animaux, les Hommes et la guerre : l’impact des conflits ». Celui-ci analyse en profondeur les effets des conflits (guerres et troubles civils) sur la faune. Il prend en considération aussi bien les animaux de compagnie que le bétail, les animaux des zoos et la faune sauvage.
Les conflits armés ont des effets délétères sur les écosystèmes des régions où ils font rage, et affectent les animaux tant au niveau des individus qu’à l’échelle des populations et des espèces. Leurs conséquences peuvent parfois se répercuter sur plusieurs générations. Le rapport présente des recommandations visant à réduire l’impact des crises géopolitiques sur les animaux, et ce, afin de mieux les protéger. Ces mesures contribuent également au bien-être des communautés humaines.
Selon Azzedine Downes, Directeur Général d’IFAW, « la condition animale et la condition humaine sont intimement liées. Chaque conflit armé constitue une tragédie, et ne se limite jamais à la société humaine. Les animaux et les humains voire l’ensemble du vivant se trouvant dans les zones de conflit sont victimes de la même détresse. S’il est essentiel et prioritaire de réduire les souffrances des populations humaines concernées, il est également important de reconnaître l’impact de ces conflits sur les conditions de vie des animaux, et de prendre les mesures idoines pour y remédier. Veiller au respect du bien-être animal en acceptant de reconnaître l’impact des conflits humains sur la faune nous aide en outre à préserver notre propre bien-être fondamental, tant à l’échelle de l’individu que de la société. »
Le rapport insiste particulièrement sur les données suivantes :
- Les guerres et les troubles civils entraînent quasi systématiquement une forte augmentation des animaux sans abris, de la perte d’habitat, des actes de cruauté, et exacerbe la concurrence avec les populations humaines en termes d’accès aux ressources de base (eau, nourriture et abris) ;
- Les conflits ont bien souvent pour conséquence de faire passer au second plan la protection de l’environnement, entraînant fréquemment le non-respect des lois de protection de la flore et la faune sauvages (moins contrôlées par les forces de l’ordre), ce qui peut entraîner une résurgence du commerce illégal de la faune et de la flore sauvages à travers le braconnage ;
- La hausse des abandons d’animaux en période de conflit provoque l’apparition de populations errantes, particulièrement exposées aux épidémies et susceptibles de développer certains troubles, à l’instar du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) résultant directement de ces situations de conflits ;
- Les animaux des zoos sont maintenus enfermés dans des cages ou des enclos où ils ne peuvent se débrouiller seuls et dont ils ne peuvent s’échapper, ce qui les rend particulièrement vulnérables au risque d’abandon dès lors que leurs gardiens ne sont plus là pour s’occuper d’eux ;
- Enfin, les pertes de bétail au cours des conflits ont des conséquences désastreuses pour les agriculteurs engagés dans la filière alimentaire. Les pertes peuvent être liées à des menaces telles que les mines, qui constituent un danger sur le long terme pour les animaux d’élevage et les populations humaines exposés.
Le rapport suggère les mesures suivantes :
- Renforcer les conventions internationales pour exiger des forces d’occupation qu’elles fournissent des soins et des abris appropriés aux animaux vivant dans les zones occupées ;
- Autoriser la mise en place de procédures accélérées pour permettre le transport des animaux domestiques au-delà des frontières du territoire en situation de conflit ;
- Prendre en compte les animaux domestiques dans les projets de relocalisation de réfugiés ;
- Allouer des ressources appropriées aux postes frontières pour permettre le transport des animaux domestiques en lieu sûr ;
- Respecter les articles et principes de la Commission du Droit International et renforcer les conventions internationales pour exiger qu’une attention particulière soit portée aux habitats sensibles situés dans les zones de conflit ;
- Adopter les principes de la Commission du Droit International relatifs à la protection de l’environnement dans un contexte de conflit armé et reconnaître à tout individu le droit de vivre dans un environnement sain ;
- Considérer l’adoption de la notion d’écocide aux termes du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI) afin de se donner les moyens d’identifier les responsables de dommages causés à l’environnement dans le cadre de conflits ;
- Renforcer les capacités d’application de la loi afin de mieux lutter contre les crimes perpétrés à l’encontre de la faune sauvage à l’échelle locale, nationale et internationale ;
- Envisager de classer les préjudices intentionnels et malveillants causés aux animaux dans la catégorie des crimes de guerre, en reconnaissant que les maltraitances exercées sur les animaux constituent bien souvent un levier d’influence important sur les populations ;
- Reconnaître enfin les actes de destruction de la nature comme pouvant donner lieu à des poursuites en vertu du droit international, et admettre que l'accès à la nature doit être traité comme un droit humain.
Pour lire le rapport complet - « Les animaux, les Hommes et la guerre : l’impact des conflits », cliquez ici.
Des images sont disponibles sur notre espace Hightail.
Pour planifier des interviews avec le personnel d’IFAW, et notamment Céline Sissler-Bienvenu, Chargée de programme Europe du Secours d’urgence lors de catastrophes et Réduction des risques, merci de contacter notre service Presse (coordonnées ci-dessous).
À propos d’IFAW (Le Fonds international pour la protection des animaux)
Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) est une organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement. Nous réunissons tant des experts que des citoyens, travaillant par-delà les mers et les océans et dans plus de 40 pays du monde. Nous sauvons, soignons et relâchons les animaux, et nous restaurons et protégeons leurs habitats naturels. Les problèmes qui nous occupent sont à la fois urgents et complexes. Pour les résoudre, nous combinons un regard neuf et des actions fortes. Nous travaillons en partenariat avec les communautés locales, les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les entreprises. Ensemble, nous inventons et expérimentons des méthodes innovantes pour aider toutes les espèces à prospérer. Découvrez comment sur ifaw.org.
Contact presse
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Tél : +33 3 26 48 64 79
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