Sauvons la baleine franche de l’Atlantique Nord
Lire la suitel’accord sur les homards entre l’UE et les États-Unis menace les baleines franches de l’Atlantique nord
l’accord sur les homards entre l’UE et les États-Unis menace les baleines franches de l’Atlantique nord
27 novembre 2020 – La Commission européenne est sur le point de stimuler l’une des principales menaces qui pèsent sur la baleine franche de l’Atlantique Nord, une espèce en danger critique d’extinction, en supprimant les taxes à l’importation de homards de la côte Est des États-Unis. Les enchevêtrements dans les lignes verticales reliant les bouées aux casiers à homards installés au fond de l’océan dans les pêcheries de la côte Est sont la principale cause de mortalité et poussent cette population de baleines au bord de l’extinction.
Par son vote d’hier, la plénière du Parlement européen a approuvé la levée de la taxe de 8 pour cent sur les importations de homards américains, conformément à un mini-accord conclu avec les États-Unis en août. Selon la Commission européenne, 15 pour cent de toutes les importations de homards dans l’UE l’année dernière provenaient des États-Unis.
« Les baleines franches de l’Atlantique nord sont au bord de l’extinction, explique Eleonora Panella, Chargée de campagne principale à l’UE pour IFAW, le Fonds international pour la protection des animaux. En incluant les homards dans ce mini-accord, la Commission ignore les répercussions environnementales considérables des pratiques actuelles de pêche au homard sur cette espèce en danger critique d’extinction et compromet son engagement en faveur de la biodiversité. Il est choquant que le Parlement européen envisage même de ratifier une suppression des droits de douane sur une exportation de produits de pêche américaine non durable. L’accord a reçu le feu vert du Conseil européen, mais doit encore être formellement approuvé. Il est décevant que les États membres n’aient pas choisi d’aider à sauver les baleines franches dont la survie est menacée. »
Toujours en août, et compte tenu du risque important d’enchevêtrement pour la population de baleines franches de l’Atlantique Nord que présentent les lignes de bouées verticales utilisées dans la pêche au homard, le Marine Stewardship Council (MSC) a suspendu sa certification « durable » pour le homard du golfe du Maine. L’impact du commerce des homards américains en Europe sur cette espèce gravement menacée a déjà été présenté à la Commission européenne. En 2019, l’ancienne députée européenne Catherine Bearder a souligné les effets négatifs de la pêche au homard sur la population de baleines franches de l’Atlantique Nord dans une question adressée au Commissaire Sinkevičius.
La plupart des zones d’alimentation essentielles aux 360 dernières baleines de cette espèce, selon les estimations, chevauchent les zones de pêche intensive au homard aux États-Unis. Les casiers à homards sont reliés à des bouées à la surface de l’eau par des lignes verticales. On retrouve des millions de ces lignes verticales dans la colonne d’eau, sur l’ensemble de l’habitat des baleines franches. Les baleines qui nagent dans ces eaux s’enchevêtrent souvent dans ces lignes, traînant derrière elles les dispositifs de pêche au homard, ce qui provoque de graves blessures et souvent une mort cruelle.
« Les scientifiques qui examinent les cicatrices des baleines franches de l’Atlantique Nord estiment que 85 pour cent des baleines restantes se sont enchevêtrées dans des dispositifs de pêche au moins une fois, 60 pour cent ont même été enchevêtrées plusieurs fois. En Europe, nous pouvons aider en n’achetant que du homard pêché de manière durable. C’est possible, et IFAW soutient le développement de dispositifs de pêche sans fil ne comportant pas ces dangereuses lignes verticales, poursuit Eleonora Panella. L’UE ne devrait pas conclure un tel accord s’il est en contradiction avec sa propre stratégie en matière de biodiversité. »
Depuis 2018, IFAW travaille avec le secteur de la pêche pour soutenir le développement de techniques de pêche « sans fil » afin d’éliminer les dangereuses lignes de bouées à la verticale de la colonne d’eau et de réduire considérablement les enchevêtrements.
FIN
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