Sauvetage d'animaux lors de catastrophes – Europe
Sauver les animaux en sauvant des vies humaines : avant, pendant et après les catastrophesQuestions-Réponses : L’équipe de sauvetage d’IFAW en Ukraine partage ses bons et mauvais moments
Questions-Réponses : L’équipe de sauvetage d’IFAW en Ukraine partage ses bons et mauvais moments
Dans un pays en guerre, les Ukrainiens ont du mal à trouver de la nourriture et des soins pour leurs animaux ou des moyens de transport lorsqu’ils sont contraints de fuir. À cause du stress de la fuite, les animaux sont parfois traumatisés et ont besoin de soins une fois en sécurité. Pour ceux qui sont restés sur place, comme les chevaux ou les animaux sauvages, la nourriture et la protection peuvent être difficiles à trouver. IFAW a mis en place une équipe de sauvetage d’animaux pour l’Ukraine, qui travaille depuis un an pour sauver et mettre en sécurité les animaux pris dans le conflit humain.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons discuté de leur travail avec quatre femmes qui font partie de l’équipe de sauvetage d’IFAW en Ukraine :
- Veronika Herasymenko (VH) est chirurgien vétérinaire et vit toujours en Ukraine. Après le bombardement de Kharkiv, où elle était copropriétaire d’une clinique vétérinaire, elle a rejoint IFAW en Pologne pour soutenir les réfugiés qui arrivaient. Elle est ensuite devenue coordinatrice des opérations d’IFAW, chargée de mettre en œuvre les actions d’urgence avec les partenaires d’IFAW.
- Kateryna Kyrsta (KK), qui a précédemment travaillé sur des projets du Groupe de la Banque mondiale en Ukraine pour soutenir le financement des petits agriculteurs, a rejoint l’équipe en tant que chef de projet. Elle supervise toutes les activités du projet et participe aux initiatives visant à protéger les animaux contre les effets de la guerre pour ensuite les aider à se rétablir.
- Maryna Erlemgidze (ME) est la responsable plaidoyer du projet. Elle se concentre sur l’amélioration des normes de bien-être animal dans la région grâce à des partenariats avec les principales parties prenantes.
- Natalia Gozak (NG), basée à Kiev, est responsable du sauvetage de la faune sauvage sur le terrain. Forte de son expérience en écologie, en sciences de l’environnement et en gestion de la faune, elle dirige les initiatives visant à atténuer les effets de la guerre sur la faune.
Ces questions-réponses ont été remaniées pour en faciliter la lecture.
comment avez-vous intégré l’équipe de sauvetage en Ukraine ?
VH : Je me souviens très bien de ce moment. J’étais avec ma famille dans la partie ouest de l’Ukraine lorsque j’ai vu une annonce indiquant qu’il y avait besoin de vétérinaires à la frontière. J’ai appelé sans réfléchir, car je savais que je devais faire quelque chose. Quelques mois plus tard, j’ai rejoint IFAW en tant que coordinatrice des opérations.
ME : À cause de la guerre, j’ai dû quitter mon domicile à Kiev et m’installer à Bruxelles [et] j’ai commencé à chercher un emploi dans le domaine du plaidoyer. Et un miracle s’est produit : je suis tombée sur une offre d’emploi de IFAW qui combinait ce que je connais et aime : défendre les intérêts de l’Ukraine et aider les animaux.
comment avez-vous pu aider les animaux/les personnes victimes de la guerre au cours de l’année écoulée ?
VH : Après le début de la guerre, notre clinique a continué à fonctionner malgré toutes les difficultés. Pendant les bombardements et les raids aériens, en cas de besoin extrême, même la nuit.
KK : Comme des millions d’autres Ukrainiens, ma famille et moi avons envoyé des dons aux bénévoles qui soutiennent l’armée, les familles et les enfants ukrainiens en détresse.
ME : Au début de la guerre et même avant la guerre, j’ai aidé quelques petits refuges pour chiens, [en donnant] périodiquement de l’argent pour le traitement des animaux.
NG : Le minimum que je pouvais faire : j’ai accueilli un chat, que des soldats ont trouvé en décembre 2022 près de Bakhmout. Les soldats l’avaient baptisé Soldat Ryan. Il était évident qu’il avait vécu dans une famille aisée : [il] a l’habitude de monter dans la voiture, il sait comment utiliser la caisse de transport, mais il avait souffert de la faim pendant des mois et des mois.
comment aidez-vous actuellement les animaux/personnes victimes de la guerre ?
VH : Je suis en contact 24h/24 avec des bénévoles ukrainiens qui me transmettent des informations sur les incidents, ainsi qu’avec les refuges pour animaux que nous aidons et les organisations caritatives avec lesquelles nous coopérons. Je fais également beaucoup de consultations sur des questions vétérinaires. Nous nous concentrons principalement sur l’évacuation des animaux sauvages des points sensibles, comme des villes libérées. Récemment, un lion de la région de Soumy a été évacué. Le lion ne pouvait pas marcher et était très amaigri et effrayé.
KK : Notre équipe accorde des subventions d’urgence aux refuges pour animaux domestiques et sauvages, [et] nous coopérons avec les organisations locales de protection des animaux pour fournir de la nourriture et des soins aux animaux dans toute l’Ukraine, en ciblant particulièrement les zones situées à proximité de la ligne de front. Nous travaillons également avec une association nationale de cliniques vétérinaires pour la vaccination et la stérilisation des animaux. En collaboration avec nos partenaires locaux, nous secourons et soignons également les animaux sauvages en captivité.
quel a été le plus grand défi que vous avez eu à relever au cours de l’année écoulée ?
VH : Ma sœur et sa famille, ma tante et quelques amis vivent maintenant à Kharkiv. La situation dans cette ville reste très dangereuse. Des bombardements quotidiens des zones résidentielles détruisent les infrastructures de la ville, tuant des personnes et des animaux. Les animaux d’Ukraine ont grand besoin de nourriture et de vaccins en quantité suffisante et doivent pouvoir se mettre au chaud.
ME : Être obligée de quitter l’Ukraine avec une petite valise, traverser l’Europe en bus sur 2 000 km avec mon chien malade et commencer une nouvelle vie en repartant de zéro à Bruxelles.
NG : Continuer à travailler et à aider les autres tout en entendant les sirènes des bombardements et des attaques aériennes, [ainsi] qu’avec les coupures d’électricité et d’eau.
de quoi êtes-vous la plus fière ?
VH : Je suis très reconnaissante envers IFAW de m’avoir donné l’occasion de travailler et d’aider. C’était important de faire quelque chose et de ne pas penser à ce qui se passait. Cela m’a permis de ne pas devenir folle. C’était difficile de voir des gens et des animaux effrayés qui ne savaient pas quoi faire. Nous avons dû leur parler et essayer de les calmer. Nous avons pucé et vacciné les animaux. Nous avons également délivré des permis de circulation au sein de l’Union européenne.
NG : D’être capable à chaque fois de s’adapter aux nouveaux défis. Nous avons équipé un refuge contre les attaques aériennes. Nous avons fourni une source d’énergie alternative pour faire face aux coupures d’électricité. Je ne conduisais plus depuis dix ans, mais il fallait que je le fasse, et je l’ai fait.
quelle est la prochaine étape pour vous ?
KK : Les activités de sauvetage en Ukraine sont véritablement conçues pour répondre aux besoins immédiats et stratégiques du bien-être animal en Ukraine. En parallèle, IFAW travaille sur un plan de reconstruction, et nous espérons tous que bientôt, la paix reviendra en Ukraine et que notre équipe aidera la nature et la vie sauvage à se rétablir après le cruel désastre engendré par l’homme qu’elle subit aujourd’hui.
Contenu connexe
sans vous, nous ne pouvons rien faire. le moindre don peut nous aider à protéger les animaux. n’hésitez plus.