Découvrez Beatrix, la petite éléphante orpheline que rien n’arrête

Beatrix, une petite éléphante orpheline du Zimbabwe est une véritable battante. Après un sauvetage miraculeux et un transfert jusqu’à une nurserie pour éléphants financée par IFAW, l'éléphanteau a dû être opéré en urgence en raison d’une patte cassée. Entourée par les soignants et ses autres compagnons à quatre pattes, Beatrix continue de se battre afin de pouvoir retourner à l’état sauvage.

secourue après avoir été récupérée dans un caniveau au bord de la route

Beatrix n’était âgée que de quelques jours en décembre 2021, lorsqu’elle a été découverte dans un caniveau en bord de route, dans la vallée du Zambèze au Zimbabwe. Incapable de se dégager, elle s’est rapidement déshydratée et sous les 37 degrés d’une chaleur étouffante, la petite éléphante a failli succomber à une insolation.

C’est Blake Muli, propriétaire d’un Safari Lodge dans les environs, qui l’a miraculeusement aperçue alors qu’il passait dans le coin. Il a alors immédiatement contacté des gardes-forestiers travaillant dans les parcs nationaux aux alentours ainsi que l’Autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe (ZimParks) qui sont venus au secours de l’éléphanteau. Sa mère étant introuvable, Beatrix a été transportée à Harare au sein de la Nurserie pour éléphants du Zimbabwe (ZEN), dirigée par notre partenaire Wild is Life (WIL).

réhabilitation et socialisation

Après avoir échappée à la mort et traumatisée d’avoir été séparée de son troupeau, les soigneurs de la nurserie se sont occupés d’elle et l’ont aidée à se rétablir. Ils l’ont surnommée Beatrix, prénom néerlandais qui signifie « celle qui apporte la joie ».

Très vite une autre petite orpheline de ZEN, Kadiki, a pris Beatrix sous son aile. Par exemple, lorsque celle-ci a été présentée aux autres éléphants, plus vieux et plus imposants, Kadiki a montré son soutien en entourant Beatrix de sa trompe.

D’après Roxy Danckwerts, la fondatrice de WIL-ZEN, Kadiki est très protectrice avec Beatrix. « Elle est peut-être consciente du traumatisme vécu par la petite éléphante. Ces deux-là ont créé des liens très forts, elles adorent prendre des bains de boue, se baigner et Beatrix est capable de jouer toute la journée avec des seaux d’eau ».

Lors de son intégration au sein de la nurserie, son caractère jovial l’a aidé à se faire de nouveaux amis. Elle a alors commencé à passer régulièrement du temps avec d’autres animaux, que ce soit pour jouer, se balader, ou piquer un petit somme. Parmi ses nouveau amis, on trouve Daisy, une jeune buffle du Cap, ainsi que Frankie et Freddie deux porcelets de brousse. Tous ces liens qu’elle a créés l’ont rendu plus confiante, ce qui est essentiel pour le jour où elle retournera à l’état sauvage.

Au quotidien son alimentation se compose de 48 litres de lait, d’herbe (de fines branches feuillues), de fruits ainsi que de cubes nutritionnels. En raison de sa thermorégulation pas encore totalement développée, les soigneurs lui laissent souvent une couverture pour la maintenir au chaud, car dans la nurserie, la nuit, les températures peuvent chuter jusqu’à 8°C.

opération d’urgence

En juillet dernier, Beatrix a vécu un véritable coup dur en se cassant la patte avant alors qu’elle jouait avec ses camarades. Il est très fréquent chez les jeunes éléphants de se blesser lorsqu’ils apprennent à jouer et à partir à l’aventure, cependant Beatrix était sévèrement blessée et son état nécessitait des soins immédiats.

Après avoir effectué une radio de sa patte, le vétérinaire de ZEN-IFAW et Wild is Life Trust, Mike Lombard a conclu que la fracture était suffisamment grave pour nécessiter une opération. Dans leur quête désespérée pour trouver de l’aide, les membres de la nurserie sont parvenus à trouver, non pas un vétérinaire, mais un chirurgien orthopédique hautement qualifié, le Dr Jabu Mthethwa assisté de son confrère anesthésiste, le Dr Mufudzi Mushanginga.

Pour sa première intervention pour IFAW et ZEN, le Dr Mthethwa a réalisé de petites incisions dans la patte de l’éléphanteau, puis a greffé des broches et des vis en titane directement dans l’os. Comme elle est encore jeune, les os de Beatrix sont relativement mous, les broches et les vis peuvent ainsi aider à aligner l’os fracturé. L’opération a connu un succès fulgurant. En effet, une heure à peine après avoir été opérée, Beatrix était capable de se coucher et de se relever toute seule.

un rétablissement éclair

Durant sa convalescence, six soigneurs se sont relayés par équipe de deux afin de veiller sur Beatrix 24h/24. Comme elle ne pouvait plus se balader avec ses congénères, les soigneurs, ainsi que la directrice de la nurserie, Catherine Jennings ont tout fait pour l'occuper : ils lui parlaient et lui chantaient même des chansons pour éviter qu’elle ne s’ennuie. Tous les amis de Beatrix présents à la nurserie ont également joué un rôle essentiel dans sa guérison. Splat, son ami la chèvre, lui a transmis son dynamisme et son entrain et restait près d’elle pour dormir la nuit. Quant à Kadiki, l’autre petite éléphante, elle a continué à veiller sur son amie, et s’endormait à ses côtés.

Grâce au soutien de ses amis, humains comme animaux et grâce à sa détermination et sa combativité, Beatrix s’est complètement rétablie, trois mois seulement après son opération.

« C’est une vrai championne cette éléphante, elle est sociable et téméraire et elle ne devrait souffrir d’aucune séquelle des suites de l’accident » a déclaré Roxy Danckwerts. 

retour à l’état sauvage : quelle est la prochaine étape ?

Beatrix restera à la nurserie jusqu’à ses trois ans environ, où elle sera transférée vers le site de libération transitoire d’IFAW-ZEN dans la réserve forestière de Panda Masuie. C’est IFAW qui finance la location de cette réserve de 345 kilomètres carré (85 000 hectares) où Beatrix se familiarisera avec la vie sauvage en côtoyant les troupeaux d’éléphants qui évoluent librement dans les environs. Quelques années plus tard, ce sera la fin de l’aventure pour la petite éléphante, qui nous l'espérons, intégrera définitivement un troupeau sauvage.