Sauvons la baleine franche de l’Atlantique Nord
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IFAW renouvelle son appel d’urgence pour la protection des baleines franches de l’Atlantique nord
Les mesures de conservation visant à protéger l’espèce se sont avérées inefficaces.
Selon les dernières données du North Atlantic Right Whale Consortium, il ne reste désormais que 340 baleines franches de l’Atlantique nord (Eubalaena glacialis), un chiffre qui souligne la vulnérabilité de cette espèce en danger critique d’extinction. Des mesures supplémentaires doivent être prises de toute urgence, à la fois par les gouvernements, les entreprises et les associations de protection animale afin de sauver cette espèce. Cette nouvelle estimation de la population indique que la sauvegarde des baleines franches est loin d’être garantie. Une autre étude précisait récemment qu’il ne restait que 72 femelles reproductrices, individus dont le rôle est essentiel pour la survie de l’espèce.
En 2017, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait reconnu la recrudescence inhabituelle des décès de baleines franches, enregistrés dans les eaux canadiennes et américaines en ouvrant un UME (Evènement de mortalité inhabituel). Il s’agit d’un mécanisme visant à déclencher une réponse d’urgence pour limiter les décès et mieux comprendre leurs raisons. Dans ce cas les collisions avec les navires et l’empêtrement accidentel dans les filets de pêche restent les principales causes de mortalité et de blessures des baleines franches. A ce jour, la NOAA a recensé depuis 2017, 34 baleines franches décédées, 21 grièvement blessées, 36 comportant des blessures moins sévères[i] portant à 91 le nombre de baleines franches concernées par cet évènement UME, soit environ 27% de la population actuelle. Ces derniers chiffres, qui s’appuient sur un nouveau protocole approuvé par des vétérinaires et des scientifiques, démontrent que les actions mises en œuvre pour sauver la baleine franche de l’Atlantique nord d’une extinction proche sont insuffisantes.
Avant l’avènement de la chasse commerciale à la baleine, la population de l’espèce se comptait en dizaines de milliers. Même si aucun décès n’a été à déplorer en 2022, des menaces pèsent sur elle : une taille qui diminue en raison d’une santé déclinante, des naissances de plus en plus espacées, le faible taux de survie des baleineaux et le nombre de femelles reproductrices en baisse constante.
D’après la vétérinaire secouriste d’IFAW, Sarah Sharp : « la perte d’un seul cétacé porte un coup à la sauvegarde de l’espèce. Prenez par exemple le cas de la baleine Snow Cone. Empêtrée depuis plus de 18 mois dans un engin de pêche, la baleine a stupéfié la communauté scientifique en donnant naissance à un baleineau. Par la suite, elle a été repérée sans ce dernier qui n’a probablement pas survécu. Snow Cone a ensuite été aperçue dans un état critique, empêtrée dans de nouveaux cordages, qui risquent fort cette fois-ci de la tuer. Les dernières données confirment que l’espèce tend vers l’extinction et que les actions menées pour y remédier se sont avérées inefficaces. Néanmoins, l’espoir demeure car des solutions existent. Si des mesures strictes d’atténuation des risques sont mises en place sans tarder, telles que des limitations de vitesse pour les navires, une meilleure règlementation de la pêche ou encore l’accès aux casiers de pêche à la demande (le cordage n'est déployé qu'au moment de récupérer l’équipement), il est possible d’empêcher de nouvelles pertes ».
IFAW et ses partenaires œuvrent pour la protection des baleines et la réhabilitation de l’écosystème marin en s’associant avec des pêcheurs et des marins, afin d’aboutir à des solutions concrètes.
« Il est essentiel d’assurer à la fois la survie des baleines franches et de garantir aux pêcheurs des revenus corrects », selon Kathleen Collins, chargée de campagnes Vie marine pour IFAW. « Il n’est pas question de privilégier l’un ou l’autre. IFAW développe une approche pluridisciplinaire en vue de concilier ces deux préoccupations. Les solutions à long terme doivent reposer sur l’intérêt collectif, la collaboration mutuelle ainsi qu’une volonté de faire évoluer les technologies existantes pour obtenir des changements sur le long terme, à la fois sur terre et en mer. Notre objectif demeure de permettre aux baleines et aux pêcheurs de coexister. Bien que les chiffres et les défis actuels demeurent inquiétants, nous devons les surmonter ».
Contacts presse :
Camille Vicet, IFAW France, press@ifaw.org
À propos du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW)
IFAW est une organisation à but non lucratif qui œuvre en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les animaux et les hommes. Travaillant avec des experts et des citoyens dans plus de 40 pays du monde, nous sauvons, soignons et relâchons des animaux, tout en restaurant et en protégeant leurs habitats naturels. Les problèmes qui nous occupent sont urgents et complexes. Pour les résoudre, nous adoptons un regard neuf et menons des mesures audacieuses. En partenariat avec des communautés locales, des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des entreprises, nous utilisons des méthodes innovantes afin de permettre à toutes les espèces de prospérer. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ifaw.org.
À propos du North Atlantic Right Whale Consortium :
Créé en 1986 en tant que groupe collaboratif de partage de données, le North Atlantic Right Whale Consortium (NARWC) s’est développé et compte aujourd’hui plus de 200 membres issus d’organisations de recherche et de conservation, de l’industrie maritime et de la pêche, mais on y trouve également des experts techniques, des agences gouvernementales canadiennes et américaines, des autorités régionales et nationales, qui ont tous à cœur la préservation et la sauvegarde de la baleine franche de l’Atlantique nord. Le collectif est reconnu à l’international et est considéré comme un modèle pour l’établissement de groupements consacrés à d’autres.
[i] https://www.fisheries.noaa.gov/national/marine-life-distress/2017-2022-north-atlantic-right-whale-unusual-mortality-event#causes-of-the-north-atlantic-right-whale-ume
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