au Canada, empoisonner des loups ne protégera pas le caribou

Le hurlement d’un loup. L’appel d’un huard. Le brame d’un élan. Dans le monde entier, l’identité du Canada est liée aux images et aux sons d’une nature préservée et d’une faune abondante.

Mais au fond de la forêt, le Canada cache un secret mortel. Bien qu’elles soient protégées par la législation fédérale et provinciale, les populations de caribous des bois sont en grave déclin en raison de décennies de développement industriel intense, en particulier dans les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

Les scientifiques s’accordent à dire que la solution à long terme pour sauver les caribous consiste à protéger et restaurer leur habitat. Malheureusement, si des mesures ont été prises pour protéger le caribou des bois et son habitat depuis que l’espèce a obtenu la protection fédérale en 2003, aucune n’a eu d’impact notable. Au lieu de cela, alors que les plans de développement se poursuivent en Alberta, la reconstitution des populations de caribous a été retardée, les initiatives de conservation dirigées par les autochtones ont fait défaut et un programme controversé d’abattage des loups a été mis en place.

s’engager pour la nature est incompatible avec l’abattage des loups

Le mois prochain, le Canada accueillera des milliers de délégués du monde entier à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal, au Québec. Cette importante conférence internationale est présentée par le ministre de l’Environnement du Canada comme une occasion pour le Canada de démontrer son engagement à protéger la nature, la biodiversité et les espèces en péril.

Au même moment, le gouvernement du Canada s’apprête à autoriser de nouveau l’utilisation de deux substances toxiques (la strychnine et le Composé 1080) afin de permettre à la province de l’Alberta d’installer des appâts empoisonnés qui entraîneront une mort lente et douloureuse des loups. Le raisonnement erroné qui sous-tend l’utilisation de ces toxines est que l’élimination des loups (prédateurs naturels du caribou) pourrait contribuer à protéger les troupeaux de caribous des bois menacés.

inefficace et cruel

Un nouveau film intitulé « Poisoned Earth » (Terre empoisonnée) dresse un tableau choquant du programme d’empoisonnement du Canada et des faibles justifications sur lesquelles il repose. 

Comme le montre le film, l’empoisonnement des loups est non seulement une mesure sans perspective et inefficace pour protéger les caribous, mais aussi une mesure exceptionnellement cruelle. Quand les loups consomment ces poisons, ils sont pris de convulsions et d’agitation, leurs muscles se contractent douloureusement et leur cœur, leurs poumons et d’autres organes vitaux finissent par s’arrêter. L’Association canadienne des médecins vétérinaires, l’Association américaine des médecins vétérinaires et le Conseil canadien de protection des animaux ont tous conclu que la strychnine et le Composé 1080 sont cruels et inadaptés à l’utilisation sur les loups car ils provoquent des souffrances inacceptables.

Les appâts empoisonnés tuent également des animaux non ciblés, y compris des espèces menacées, car il n’y a aucun moyen de contrôler quels animaux les trouvent (ou se nourrissent de la carcasse d’un animal empoisonné). Il est impossible de connaître le nombre réel d’animaux tués par la strychnine et le Composé 1080, car les animaux sauvages malades ont tendance à se cacher, et leurs carcasses sont rapidement dévorées pendant l’hiver.

Si le Canada veut être crédible en tant que champion de la biodiversité, nous devons cesser d’empoisonner les prédateurs et commencer à protéger les habitats. Le Canada doit offrir une protection efficace aux caribous, et non un abattage cruel des loups.

Nous avons besoin que vous fassiez entendre votre voix. Dites au gouvernement du Canada que vous vous opposez à l’utilisation de poisons cruels et sans pitié pour tuer des loups et d’autres animaux sauvages.