le parc national de Hwange : joyau de la biodiversité africaine et bastion de la lutte contre le braconnage

Hwange est le fleuron des parcs Nationaux Zimbabwéens. C’est un lieu magique, encore préservé du tourisme de masse que j’ai eu d’abord l’occasion de visiter à plusieurs reprises quand je travaillais pour la coopération française au Zimbabwe entre 2011 à 2014. Situé dans le plus grand espace de conservation transfrontalier du monde, celle du Kavango-Zambezi, il abrite la seule zone atelier française à l’étranger, à savoir un dispositif de recherche où les scientifiques s’engagent sur le long terme pour étudier les écosystèmes et leurs évolutions face aux différentes pressions (démographique, climatique,…) auxquelles elles sont soumises.

Une biodiversité riche en proie à la criminalité faunique

D’une superficie de 14620 km2 (environ la moitié de la Belgique), le Parc National de Hwange abrite encore une incroyable biodiversité. On y trouve plus d’une centaine d’espèces de mammifères dont les fameux « big five » (l’éléphant, le lion, le léopard, le buffle et le rhinocéros) qui sont malheureusement la proie des chasseurs occidentaux depuis le début du XXème siècle, désireux de les accrocher à leur tableau. Ils sont également très recherchés par les photographes. C’est aussi un paradis pour les amateurs d’oiseaux qui peuvent y observer plus de 400 espèces. Quant aux rhinocéros blancs et noirs, ceux-ci ont quasiment disparus, malheureuses victimes du braconnage au début des années 2000.

En octobre 2013, alors que j’habitais encore à Harare, les braconniers, avaient empoisonné des points d’eau du parc, leur permettant ainsi de récupérer les défenses en ivoire des éléphants victimes de ce piège. Cela avait causé la mort d’une centaine d’entre eux. Ce carnage qui demeure le plus grand de ces 25 dernières années en Afrique australe, s’était produit au sud de Hwange dans une zone difficilement accessible pour les écogardes de Zimparks. 

Un nouveau camp d’éco-gardes à Makona pour renforcer la lutte anti-braconnage

Aussi, je suis fier que le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) ait décidé de s’investir à Hwange en appuyant les Parcs nationaux Zimbabwéens (ZIMPARKS) pour y renforcer la protection de la faune sauvage.

Dans le cadre de ses projets à Hwange, qui s’inscrivent dans l’initiative « Donnons de l’espace », IFAW inaugure ce mois-ci un camp d’écogardes modèle à Makona. Il comporte des bureaux, un centre d'opérations, une installation récréative ainsi que 12 unités d'habitation pouvant accueillir 24 écogardes et leurs familles. Il est également équipé de drones pour surveiller les habitats.

Les écogardes au cœur de cet espace naturel auront ainsi la possibilité de se déployer rapidement pour mieux lutter contre la criminalité faunique dans ce qui était autrefois un haut lieu du braconnage.

Makona est situé à environ 15 kilomètres de la communauté de Tsholotshlo, ce qui permet aux écogardes de d’intervenir également pour répondre aux conflits entre les humains et les animaux sauvages.

L’inauguration du camp de Makona est une étape importante pour le développement de nos actions en faveur de la préservation de la biodiversité dans cette partie du Zimbabwe. D’autres projets sont à l’étude et devraient voir le jour dans les prochains mois… Nous vous en reparlerons !