L'UE adopte une mesure historique pour protéger la vie marine

Des limites contraignantes pour faire diminuer la pollution sonore sous-marine ont été communiquées aux États membres

Aujourd'hui, pour la première fois dans l'UE, la Commission européenne a fixé des limites contraignantes en matière de pollution sonore sous-marine. Il s'agit d'une avancée majeure pour la protection de la vie marine.

Cette évolution intervient après des années d'intenses efforts de plaidoyer de la part du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et un an après qu'un groupe de travail technique se soit accordé sur ces limites afin d'aider les États membres à atteindre un bon état écologique des océans. Ces mesures ont été élaborées dans le contexte de la directive-cadre de l'UE relative à la stratégie pour le milieu marin (DCSMM) et devraient être appliquées par les États membres d’ici octobre 2024, lorsqu'ils mettront à jour leurs stratégies marines dans le cadre de la DCSMM. Cela constitue une excellente avancée vers la mise en œuvre concrète de la DCSMM et la protection de la biodiversité dans nos océans.

La pollution sonore sous-marine est un défi permanent et croissant auquel il faut faire face pour assurer la conservation de la vie et des habitats marins. À l'échelle mondiale, la majorité du bruit sous-marin est produite par le secteur de la navigation commerciale, qui génère un bruit de fond constant dans l'océan. Ce vacarme permanent empêche les animaux marins de détecter et d'interpréter les sons qui leur sont importants pour mener à bien leurs fonctions vitales essentielles. Il peut également modifier les interactions prédateurs-proies et la structure des communautés, compromettre la dynamique et la stabilité du réseau alimentaire et mettre en péril la productivité et les services de l'écosystème.

Après avoir plaidé pendant de nombreuses années en faveur de mesures contraignantes sur le bruit sous-marin, IFAW estime que l'adoption de seuils obligatoires est une étape positive dans la lutte contre ce polluant, mais qu'elle doit être complétée par des mesures opérationnelles efficaces et applicables. Les révisions de la directive DCSMM représentent la première occasion de le faire, et il appartient maintenant à la Commission européenne de fournir des orientations claires aux États membres sur la manière de réduire le bruit sous-marin.

« La pollution sonore sous-marine est une menace peu connue mais croissante pour la santé et la vie des baleines, des dauphins et de nombreuses autres espèces marines. IFAW appelle à une action immédiate pour réduire le bruit : la mise en œuvre des Vitesses Bleues pour les navires commerciaux dans les eaux européennes offre une solution simple et immédiate », a déclaré Ilaria Di Silvestre, Responsable politiques et campagnes UE chez IFAW.

La campagne Vitesses Bleues d'IFAW demande à l'UE de fixer un plafond de vitesse à 75 % de la vitesse maximale prévue pour les navires commerciaux dans les eaux européennes. Il s'agit de la pratique la plus viable et la plus facilement réalisable que le secteur du transport maritime puisse mettre en œuvre pour respecter les seuils adoptés. Une étude récente a montré que la mise en place des Vitesses Bleues pour les navires dans les eaux de l'UE pourraient réduire la pollution sonore de 25 %, le risque de collision avec les baleines de 23 % et la consommation de carburant, les émissions de CO2 et la pollution de l'air dues au transport maritime d'environ 8 % chacun.

« La directive européenne sur la criminalité environnementale, récemment révisée, reconnaît les menaces liées à la pollution sonore sous-marine en l'incluant dans la liste des infractions pénales, ce qui renforce encore l'impact des seuils communiqués aujourd'hui. La mise en œuvre des Vitesses Bleues aiderait grandement les États membres à appliquer les nouvelles limites de bruit sous-marin et l'UE à honorer ses obligations internationales », a déclaré Mme Di Silvestre. 

Plus d’informations sur la campagne Vitesses Bleues sur ce lien

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